Champions du monde, les Bleus le seront pendant quatre ans. Mais la défense de leur statut d'équipe n°1 au classement Fifa, elle, débute jeudi soir, par un déplacement à Munich, pour y affronter l'Allemagne, éliminée dès la phase de groupes du Mondial et confrontée à la polémique Özil-Gündogan. Cet Allemagne-France marque également pour les Bleus l'entrée dans une toute nouvelle compétition, la Ligue des nations, censée pimenter les saisons impaires, celles sans Coupe du monde ni Euro. Présentation.
Ligue des nations, première ! Allemagne-France est le match d'ouverture du groupe 1 de la Ligue A de la Ligue des nations. Ne fuyez pas ! C'est (presque) simple. L'instance de régulation du football européen a mis en place une toute nouvelle compétition qui remplace (une grande partie) des matches amicaux, souvent sans saveur. Comme toutes les équipes de la Ligue A (celle qui regroupe les 16 meilleures équipes européennes, en tout cas, au moment du tirage au sort, en décembre 2017), la France est dans un groupe de trois équipes. Les Bleus affronteront donc cette semaine l'Allemagne jeudi et les Pays-Bas dimanche.
À l'issue de cette poule à trois (les matches retour auront lieu en octobre et novembre), le vainqueur sera qualifié pour la phase finale de la Ligue des nations, en juin prochain, où le titre se jouera. La première place du groupe offrira aussi une séance de rattrapage pour le prochain Euro, en 2020. Bon, si vous n'avez pas tout compris, on vous explique tout ici.
Les deux derniers champions du monde. Même si Angleterre-Espagne, qui se jouera samedi, a de l'allure aussi, Allemagne-France est incontestablement l'affiche n°1 de cette première journée de Ligue des nations. Car ce ne sont pas moins que les deux derniers champions du monde qui vont s'affronter. Qui de la France, sur son nuage, ou de l'Allemagne, tombée bien bas, parviendra à prendre le dessus ? Chose amusante, au moment du tirage au sort, l'Allemagne était la tête de série n°1 et la France se trouvait dans le chapeau 2. Aujourd'hui, les Bleus sont n°1 au classement Fifa alors que la Nationalmannschaft, battue par le Mexique et la Corée du Sud en Russie, a été repoussée au 15ème rang…
À qui la belle ? On ne va pas revenir ici sur les éternels Allemagne-France du passé, notamment celui du Mondial 1982, mais plutôt considérer que ce match de Ligue des nations fait figure de belle pour la génération des Neuer et des Griezmann. L'Allemagne avait en effet éliminé la France du Mondial 2014 (1-0) alors que les Bleus avaient pris leur revanche en demi-finales de l'Euro 2016 (2-0).
Lors de leur dernier affrontement, en novembre 2017, en amical à Cologne, les deux équipes n'avaient pas réussi à se départager (2-2). À noter que c'est la septième année consécutive que les deux équipes s'affrontent et qu'il y aura même un deuxième match cette année, le 19 octobre, avec le match retour de cette Ligue des nations et la venue de la Nationalmannschaft à Saint-Denis, près de trois ans après les attentats du 13-Novembre.
Ils sont venus, ils sont (presque) tous là. Didier Deschamps n'avait pas forcément intérêt à ne pas le faire, donc il l'a fait. Il a convoqué les 23 champions du monde, à l'exception de Steve Mandanda, blessé. Après le forfait du capitaine Hugo Lloris, ils seront deux "intrus" dans le groupe, deux gardiens qui n'étaient pas en Russie : Benoît Costil et Benjamin Lecomte.
Mais celui qui gardera le but des Bleus à l'Allianz Arena est bien champion du monde (même s'il avait été le seul, avec Adil Rami, à ne pas disputer la moindre minute). Alphonse Areola, après trois ans à observer Lloris et Mandanda (et sans doute à ronger son frein), aura l'occasion de prouver sa valeur sous le maillot bleu, alors que d'autres devront prouver qu'ils peuvent s'installer dans la durée.
Sans Özil ni Khedira. Après le traumatisme de la campagne de Russie, le sélectionneur de l'Allemagne, Joachim Löw, toujours en poste, a changé des choses, mais pas tout. Il a écarté Sami Khedira et rappelé Leroy Sané, dont la non-sélection avant le Mondial avait beaucoup fait parler. Ce sera également une Allemagne sans Mesut Özil, qui a claqué la porte de la sélection dans la foulée de "l'affaire" de la photo prise aux côtés de Recep Tayip Erdogan. Ilkay Gündogan, qui s'était lui aussi affiché aux côtés du président turc, très contesté, quelques semaines avant le Mondial, est bien présent dans le groupe. Et s'il devait jouer, son accueil par le public de l'Allianz Arena sera l'une des choses à suivre de ce passionnant Allemagne-France.