C'est un Losc sans pitié qui s'est imposé sur la pelouse d'Arles-Avignon, samedi, dans le cadre de la 17e journée de Ligue 1 (0-1). Parfois malmenés et surtout peu inspirés face à une lanterne rouge qui aura joué en infériorité numérique plus de 40 minutes durant, les Dogues n'ont dû leur salut en Provence qu'à un but signé De Melo dans le temps additionnel. Une aubaine pour Lille, qui demeure ainsi leader. Une catastrophe pour l'ACA. Le choc des extrêmes ne portait pas sur les latitudes, ce samedi au Parc des Sports d'Avignon. Entre le Losc et l'ACA, plus que 900 km, c'est bien 21 points qui séparaient les deux équipes. Un gouffre creusé en 16 levées, approfondi davantage encore par les chiffres d'appoint, alors que la plus grosse force de frappe de la L1 (31 buts marqués) faisait face au blindage le plus perméable de l'élite (33 buts encaissés). Aussi l'issue des débats ne devait-elle faire aucun doute. Et pourtant... Pourtant les Lillois, leaders du championnat au coup d'envoi, sont tombés sur une lanterne rouge qui avait la flamme ce week-end. Un fol espoir entretenu par un Faruk Hadzibegic manifestement adepte de la méthode Coué. "On respecte Lille mais on se sent capable de les battre. On n'a rien à perdre, on ne peut que gagner. J'ai un très bon pressentiment, je sens qu'un groupe est en train de se constituer", soufflait ainsi le technicien bosnien avant la rencontre. En face, malgré la hauteur, on ne se permettait guère de toiser le dernier de la classe. "Ces types de matches sont les plus dangereux", tempérait cette semaine Florent Balmont, en parfait accord dans le discours avec son entraîneur Rudi Garcia: "Ce rendez-vous a tout du match piège. Nous aurons donc intérêt à être au mieux de notre concentration. Cette équipe provençale, nous la respectons et savons qu'elle ne va rien nous donner." Un doux euphémisme. Laurenti: "C'est un scandale" D'entrée de match en effet, Dja Djedje s'est chargé d'annoncer la couleur, en allumant un Landreau à peine chaud (2e). Un démarrage en trombe hélas non suivi d'effet, si ce n'est cette frappe trop croisée de Sow en guise de réplique (39e). La deuxième période heureusement aura été plus animée. La faute, surtout, à un Aït Ben Idir expulsé sur un second carton jaune. Une sanction jugée sévère et considérée comme le signe d'un acharnement arbitral par le staff d'une formation provençale guère épargnée il est vrai depuis le début de la saison. Contre toute attente cependant, Arles-Avignon aura alors fait mieux que résister. Courbant l'échine aux premières minutes de leur infériorité numérique, les joueurs de l'ACA se seront même offert une balle de match, déposée dans les pieds de Germany par Kermorgant après un bon travail du tandem Meriem-Diawara (79e). Le coup de bambou, cruel et assassin, sera finalement survenu dans le temps additionnel, alors que les Provençaux semblaient tenir leur huitième point de la saison: un but de De Melo, de la tête, consécutif à un bon centre d'Obraniak prolongé par Hazard (0-1, 90e). Suffisant pour maintenir le Losc sur son trône, malgré la victoire du PSG à Valenciennes dans le même temps (1-2), et enfoncer un peu plus un Arles-Avignon qui méritait probablement meilleur sort ce samedi soir. Au coup de sifflet final, Laurenti en tout cas ne pouvait contenir sa colère à l'encontre du corps arbitral: "C'est à chaque fois pareil, je ne sais pas ce que les arbitres ont contre nous. Déjà contre Bordeaux et Monaco ils nous ont fait le coup et là ça recommence. Il faut le dire, ils sont bidons, c'est un scandale. Il n'y a pas de problème, si vous voulez qu'on retourne en Ligue 2, on va y retourner !" Alors que la trêve n'est pas atteinte, le maintien paraît en effet bien compromis pour le promu provençal.