COUPE DAVIS - Grâce au succès de Llodra sur Verdasco, la France mène 2-0 face à l'Espagne. Gaël Monfils avait mis le paquet. Michaël Llodra l'a suivi. Entré sur le court en dur de Clermont-Ferrand avec moins de pression que si "la Monf" s'était manqué face à David Ferrer, le Parisien n'a pas loupé le coche ce vendredi, en quarts de finale de la Coupe Davis. Avant le double et les deux derniers simples, l'équipe de France a fait le break contre une formation espagnole orpheline de Rafael Nadal (2-0). Et pris une sérieuse option sur la qualification dans le dernier carré. Cette victoire en quatre sets (6-7, 6-4, 6-3, 7-6) aurait même pu être plus expéditive tant Michaël Llodra s'est procuré un nombre important de balles de break (16). Mais malgré la perte d'un premier set qu'il a eu l'occasion de remporter, il n'a jamais craqué. Même lorsque son adversaire, mené 4-1 dans la quatrième manche, est revenu à quatre jeux partout et qu'il a fallu en découdre dans un nouveau jeu décisif, le Français a gardé ses nerfs et fini par conclure. Au mental, à l'envie. "Je ne réalise pas encore, j'attendais ça depuis tellement longtemps, a-t-il réagi après coup au micro de France 4, lui qui n'avait jusque-là pu aider les Bleus qu'en double. C'est fabuleux ce que je réalise aujourd'hui, c'est encore plus important qu'une victoire en tournoi pour moi. J'ai essayé de faire abstraction du contexte, je savais qu'on menait 1-0. J'avais d'ailleurs dit à Gaël: "On ne sera pas fanny !" Je suis vraiment content que Guy m'ait titularisé. Merci à lui. J'ai su faire la différence dans le tie-break: l'objectif est atteint." Du moins, son premier objectif. Car Micaël Llodra sera de nouveau de sortie avec Julien Benneteau samedi, pour un double peut-être déjà décisif. Forget prudent Mais tout n'a pas été simple pour lui dans ce match. A cinq jeux à quatre dans le premier set, et alors que les deux joueurs rivalisaient de maîtrise sur leur service, le Tricolore s'est procuré une première occasion de conclure sur un coup droit un peu trop long de Fernando Verdasco. Manquée. Bis repetita quelques points plus tard, à six jeux à cinq cette fois. Là encore manquée. Deux échecs relatifs, sur la mise en jeu de l'Espagnol, qui lui ont coûté cher dans le tie-break (7-5). Mais il en fallait plus pour décourager "Mika". Ainsi le Parisien n'a-t-il pas tardé à faire comprendre à son adversaire qu'il était encore dans le coup puisque dès le premier jeu du deuxième set, il s'est emparé du service de Ferdasco Verdasco. Un break qu'il a conservé tout du long (6-4). Scénario identique dans le troisième acte, qu'il a débuté tambour battant en se procurant deux nouvelles balles de break après avoir assuré sur sa mise en jeu. Transpercé sur la première, Michaël Llodra a profité d'une énième faute directe de l'Espagnol sur la seconde pour creuser l'écart avant de confirmer (3-0). Costaud en première balle, le Parisien s'est ensuite contenté de gérer (6-3), avant de remettre le couvert en début de quatrième set (4-1), moment choisi par Fernando Verdasco pour retrouver un service décent, voire explosif. Mais cette fois-ci, le Français n'a pas tremblé dans le tie-break, pour le plus grand bonheur de son capitaine Guy Forget. "On s'est bien préparé, on savait qu'on pouvait leur jouer un bon coup en étant offensifs. Mika gagne un gros point pour nous. On va y aller doucement, on mène deux zéro mais on peut en prendre trois derrière." Mieux vaut prévenir que guérir.