COUPE DAVIS - Le Parisien a remporté le premier match face à Juan Monaco. "Accrocheur" était le qualificatif qui était revenu le plus souvent la bouche des Français pour définir les Argentins. Juan Monaco, n°1 des gauchos malgré l'ombre de David Nalbandian, s'est battu pendant près de 3h22. Si l'indoor n'est pas sa surface de prédilection, bien au contraire (il a disputé ses 10 finales sur le circuit ATP sur terre battue), et s'il revient à peine d'une opération au poignet, Monaco a longtemps gêné un Llodra bien plus satisfait du résultat du contenu (7-5, 4-6, 7-5, 6-3). "C'était un match difficile car c'est sans doute le moins bon tennis que je joue depuis quelques temps. Il fallait rester concentré de la première à la dernière balle, expliquera le Français devant les caméras de France 4. J'ai été très fort mentalement car je n'avais pas de très bonnes sensations. Ce n'était pas parfait mais j'ai eu de la volonté et de la détermination." Breaké dans les deux premières manches Titulariser Llodra pour le premier jour était une prise de risques de la part de Guy Forget, qui en impliquait aussi sur le terrain de la part de son joueur, attaquant patenté. Et Llodra mit véritablement quatre jeux pour se libérer, le temps pour Monaco de breaker un Français très moyen au service (1-3). Piqué au vif, Llodra se mettait alors à jouer vers l'avant. Histoire de chauffer un Palais des Sports de Gerland qui ne demande qu'à revivre pareil exploit qu'en 1991, quand les Bleus de Forget, alors sur le terrain, avait soulevé le saladier d'argent au nez et à la barbe des Américains. Plus agressif et entreprenant, Llodra revenait sur Monaco à 4 jeux partout, après une deuxième double faute de l'Argentin, pour une fois fébrile et moins impérial au service. Variant ses coups, usant judicieusement du lob, le Parisien poussait son adversaire à la faute, et empochait la première manche en 53 minutes (7-5), ce qui eut pour effet de faire taire les "olé, olé, olé" des Ânombreux- Argentins présents dans la salle. Enfin croyait-on. Car les cris des supporters vont revenir dans la deuxième manche, et relancer un match où l'on sentait Llodra bien installé. Jusqu'à cette double faute dans le cinquième jeu, conséquence, selon le banc français, de la rumeur qui s'échappa du clan Ciel et blanc entre les deux services du Tricolore. Breaké, c'est un Llodra agacé, voire un peu plus, qui reprenait la rencontre. Gaël Monfils, jeudi, avait parlé de l'importance de la "gestion des émotions" dans une rencontre de Coupe Davis. Ce paramètre fit défaut pendant quelques jeux au Français, incapable alors de perturber le natif de Tandil (comme tant d'autres joueurs argentins, à commencer par Del Potro), solide en coup droit et revenu dans le match (6-4 dans la deuxième manche). Au tour de Monfils? Sans pour autant mal jouer, Llodra s'aventurait dans un match tendu, aussi accroché qu'il l'avait prévu. Après avoir plié sans rompre lors de ses trois premières mises en jeu de la troisième manche, le 30e joueur mondial lâcha enfin un sourire après un jeu blanc et une volée acrobatique à une main (4-3). Llodra ajoutait alors un peu de folie, et un supplément d'envie aux nombreuses montées au filet qu'il n'avait jamais abandonnées, mais qui manquaient parfois de conviction. Ce que le public sentit. Et à 5-4, poussé par le public de Gerland, le Français s'arrachait pour obtenir deux balles de set. Manqué, pour ce coup-ci. Mais après avoir fait peur à tout le monde, et en particulier à Guy Forget, en se bloquant le pied sur une montée, Llodra se procurait trois nouvelles balles de set deux jeux plus tard d'un énorme coup droit. Et en convertissant d'un nouveau coup droit venu de nulle part (7-5). Dans la quatrième manche, malgré plusieurs opportunités de break, Llodra n'aura finalement la peau de "Pico" que dans les derniers jeux (6-3). A Clermont, face à l'Espagne, Gaël Monfils, en dominant David Ferrer dans le premier simple, avait ouvert la voie à un Llodra lumineux contre Verdasco. Les Bleus avaient alors éteint les Espagnols dès le premier jour. Ce vendredi, à Lyon, les rôles sont inversés. Et face à Nalbandian, dans le simple qui va suivre, Monfils aura tout à gagner.