COUPE DE LA LIGUE - En difficulté en Ligue 1, les Lorientais reçoivent Brest au 1er tour. Certains en avaient fait leurs outsiders dans la course aux places européennes, aiguillés par la progression constante des Merlus ces deux dernières saisons (10e en 2009, 7e en 2010). Après six journées de championnat, la cote lorientaise a pris du plomb dans l'aile. Et les Lorientais eux-mêmes sont déjà contraints de revoir leurs ambitions à la baisse. "Lorient va jouer le maintien, c'est désormais notre objectif et il va falloir se le mettre dans la tête car en jouant comme cela, on n'arrivera pas à grand-chose", prévenait ainsi Arnaud Le Lan, le latéral gauche breton à l'issue du nouveau revers de son équipe, samedi au Moustoir, face au promu caennais (0-1). La victoire de Lorient face à l'Olympique Lyonnais, une équipe elle aussi mal en point, à la veille de la trêve internationale (2-0), n'aura été qu'une parenthèse heureuse dans un quotidien bien gris, les Morbihannais affichant derrière cet unique succès trois défaites et deux nuls depuis le début de la saison. "On a fait illusion peut-être contre Lyon. En marquant très vite, ils étaient obligés de se découvrir et cela nous a aidés", reconnaît aujourd'hui Le Lan à l'heure de pointer les explications de ce départ raté: "Il y a de nombreux facteurs qui entrent en compte: le manque de réussite, un peu de malchance, tous les petits problèmes rejaillissent alors sur le collectif. On ne pèse pas énormément sur l'adversaire, c'est un fait constant match après match." Pas d'accord sur le "synthé" La défaite concédée samedi face aux Normands n'est qu'un résumé des difficultés actuelles des Merlus: manque de percussion, réalisme nul, accumulations d'erreurs techniques, faible impact physique, impuissance à créer des décalages... La liste est longue et Christian Gourcuff ne pouvait que se rendre à l'évidence au sortir de cette nouvelle pâle copie de son équipe: "On a la tête à l'envers, avec l'incapacité de faire des choix et un déchet technique qui ne nous permettait pas de revenir", regrettait-il avant de dresser un constat peu reluisant de la situation: "Ce n'est pas une bonne opération comptable mais ça situe notre niveau. Il faut surtout en prendre conscience. Actuellement, on est loin d'être une équipe avec des ambitions autres que le maintien. Quand on sort d'un match comme celui-ci, il faut être lucide. Et la façon dont le match s'est terminé, le visage que l'on a montré en deuxième période, n'est pas le visage d'une équipe mûre et qui peut avoir des ambitions." L'intersaison lorientaise laissait présager l'inverse, les arrivées de Kevin Monnet-Paquet (Lens), Jacques-Alaixys Romao (Grenoble), Lynel Kitambala (Auxerre), Bruno Ecuele Manga (Angers) ou Francis Coquelin (Arsenal) mais aussi et surtout la porte fermée aux ambitions de Kévin Gameiro promettant des lendemains heureux. Force est de constater que les départs de Sylvain Marchal (Saint-Etienne), Yazid Mansouri (Al-Siliya), Marama Vahirua (Nancy) ou encore Laurent Koscielny (Arsenal) ont amputé Lorient de certains cadres capables de rameuter les troupes. "Romao a essayé de secouer le cocotier. Il a été le seul à être irréprochable ce soir", se désolait samedi soir l'entraîneur des Merlus qui a toujours érigé le collectif en priorité. "Il faut se remettre la tête à l'endroit, il faut s'efforcer de le faire parce qu'en opérant de la sorte, ce sera très difficile de redresser la barre", exhortait encore Gourcuff père. Ses joueurs auront l'occasion de relever la tête dès mardi, avec la réception de Brest en 16e de finale de la Coupe de la Ligue. Si tant est qu'ils ne fassent pas un blocage sur le synthétique posé au coeur du Moustoir. Une pelouse à l'origine de leurs maux, comme elle semble plomber le début de saison de Nancy (trois défaites en trois matches à Marcel-Picot) ? "J'ai ma petite idée là-dessus, répond Le Lan. Mais on ne va pas se réfugier derrière le terrain. La pelouse est la même pour les deux équipes. Mais le ballon va plus vite et accélère, c'est gênant. Dans le jeu, il faut se déplacer très vite également. On le fait à l'entraînement, mais on a du mal à le retranscrire en match." Le temps presse déjà.