Après un début de saison catastrophique en championnat, l'Olympique Lyonnais, descendu au plus bas fin septembre avec une défaite à domicile contre Saint-Etienne, reste sur quatre victoires en quatre matches toutes compétitions confondues. Bien lancés vers les huitièmes de finale de la Ligue des Champions, les Gones semblent avoir enfin démarré leur saison. Confiance. Le mot est revenu dans toutes les bouches lyonnaises mercredi soir dans les couloirs de Gerland après la victoire de l'OL, la troisième en trois matches de Ligue des champions, contre Benfica (2-0). Voilà donc ce qui manquait aux Gones depuis le début de la saison, cette sacro-sainte foi en leurs moyens, cette dose de croyance qui fait basculer les matches et qui manquait indéniablement à l'OL fin septembre lorsque Saint-Etienne, alors installé en tête du championnat, s'est présenté à Gerland. Sans confiance, la puissance n'est rien. Et sans confiance, point de réussite. Alors mercredi soir, tous les Lyonnais passés en zone mixte s'en sont donnés à coeur-joie. Selon Maxime Gonalons, "la chose primordiale pour un footballeur, c'est la confiance". Son capitaine, Cris, appuyait : "J'ai toujours dit que ce qui manquait à Lyon, c'était la confiance". "L'équipe a pris confiance", insistait son compère de la charnière, Pape Diakhaté. Même Jean-Michel Aulas, le président rhodanien, y allait de son petit couplet sur le sujet : "Ce soir, on a pris du plaisir, étant donné qu'il n'y avait pas d'épée de Damoclès au-dessus de nous. C'est bon pour la confiance." Mais comment cette fameuse confiance est-elle revenue ? Qu'est-ce qui a changé depuis cette défaite de triste mémoire pour les supporteurs lyonnais face aux Verts ? Aussi irrationnelle soit cette notion de confiance, les explications existent. "Depuis la défaite contre Saint-Etienne, on a su rebondir", résume Anthony Réveillère. Présent sur tous les fronts, devant les supporteurs, les médias et les joueurs, au plus fort de la crise, Jean-Michel Aulas a assumé son rôle de patron. En fixant rendez-vous à son entraîneur fin octobre pour faire un bilan, le président lyonnais a non seulement calmé une partie du public de Gerland (pas certains du virage nord qui ont encore sorti une banderole demandant la démission de Puel) mais aussi permis aux joueurs de travailler plus sereinement. Une colonne vertébrale enfin droite "On a toujours essayé de rester dans une bonne ambiance, même si cela ne se voyait pas, dans le vestiaire, sur le terrain. Le groupe vit très bien. Tout le monde garde le sourire même quand ce n'est pas évident. Le sourire, on ne l'a pas perdu", dit aujourd'hui Michel Bastos. Le sourire est tout de même plus large sur certains visages. Sur la défensive à son arrivée à Clairefontaine lors de la trêve internationale, Yoann Gourcuff a quitté l'équipe de France avec deux victoires et deux buts dans les valises. "Pendant ces dix jours, on a vu une personne heureuse", soufflait à son sujet Laurent Blanc, le sélectionneur des Bleus. Et ça s'est vu à son retour à Lyon où l'ancien Bordelais prend de plus en plus le jeu à son compte. Ce retour en forme n'est pas le seul et s'accompagne notamment de ceux de Lisandro, buteur lors de ses trois dernières sorties, ou encore de Cris, dont l'association avec Diakhaté commence à prendre forme. Soit l'affirmation d'une véritable colonne vertébrale avec pour point d'ancrage Hugo Lloris, irréprochable depuis le début de la saison. "Les joueurs commencent à prendre leurs marques. On voit ce que peuvent apporter Gourcuff et Pjanic dans cette équipe", note par exemple Aly Cissokho. "On sait aussi que si on n'encaisse pas de buts, on a de la qualité pour marquer. Si on est costaud derrière, on est sûr qu'on va marquer. Avec la qualité que l'on a devant, avec Lisandro, Gourcuff, Michel Bastos et Briand, on sait qu'on se procurera des occasions", ajoute Cris. Claude Puel opine. "Il y a de plus en plus d'affinités entre les joueurs, ce qui permet de construire un collectif", confie l'entraîneur lyonnais. "Il y a du mieux et, comme on dit, la victoire amène la victoire. Nous, on prend beaucoup de plaisir et ce soir encore, on en a pris. Il faut continuer dans ce sens car on travaille bien et on est récompensé. On a plus de réussite, on l'a provoque aussi", précise Jimmy Briand. Les poteaux, si cruels avec les Gones contre Saint-Etienne, ne les ont pas empêchés mercredi d'inscrire deux buts contre Benfica. Preuve d'une confiance retrouvée. Qui doit mener l'OL plus loin encore pour Jean-Michel Aulas. "Ce qui est important est de terminer premiers du groupe et de gagner tous les matches de cette poule, déclare le président lyonnais. Il faut sortir de ce groupe pour poursuivre la série. Je pense qu'on peut gagner ces six matches. La confiance est essentielle pour cela. Six victoires nous feraient du bien pour le championnat derrière." Encore une question de confiance...