LIGUE 1 - Battu à Bordeaux (0-2), l'OL est 17e. Claude Puel est-il sur la sellette ? Une seule victoire en six journées, et encore assez heureuse face au promu brestois (1-0), trois défaites, toutes concédées à l'extérieur, quatre buts marqués, huit encaissés, cinq points et une place de 17e, l'Olympique Lyonnais vit son pire début de saison depuis quinze ans. Pour un vice-champion de France, sept fois sacré consécutivement entre 2002 et 2008, ça fait clairement désordre, d'autant que cette place de premier non-relégable, l'OL la «mérite» amplement au vu de ses très pâles prestations depuis début août. A l'issue de la défaite dimanche à Bordeaux, le président Jean-Michel Aulas avait beau jeu de rappeler que le match le plus important de la semaine, face à Schalke 04 en Ligue des champions, avait été gagné (1-0), cela ne consolera sans doute pas des supporters qui ne cachent plus leur désarroi, voire leur colère, devant le jeu pratiqué par leurs protégés. Écoutez Jean-Michel Aulas au micro de Jean-Charles Banoun : Le match perdu dimanche à Chaban-Delmas est en tout cas une «belle» illustration des faiblesses actuelles de l'OL, à la fois individuelles et collectives. Derrière, la charnière Lovren-Diakhaté a une nouvelle fois été à la peine, au point de finir ridiculisée par Jussiê sur le deuxième but girondin, tandis que l'animation offensive, confiée à un Gourcuff que les sifflets de Chaban-Delmas ont complètement éteint, a frôlé le néant, le néo-Lyonnais, appelé à devenir le «nouveau Juninho» des Gones tardant à trouver ses marques et ses automatismes avec ses partenaires. Résultat, les réelles occasions rhodaniennes se sont réduites à peau de chagrin: un face-à-face perdu par Lisandro, hors-jeu sur le coup, devant Carrasso, une tête de Gomis dans le petit filet sur un coup franc de Gourcuff et une frappe à bout portant de ce même Gomis sorti miraculeusement sur la barre par le gardien bordelais. Les critiques de Bernard Lacombe Certes, Bordeaux n'a guère été plus dangereux dans un match fermé entre «deux bêtes blessées», mais après un premier acte d'une pauvreté rare, les hommes de Jean Tigana ont eu le mérite de faire preuve de l'envie nécessaire pour emporter la décision, un état d'esprit tranchant nettement avec celui d'une équipe lyonnaise sans âme ni liant, qui a presque semblé accepter cette défaite. Certes, le poids des absents se fait une nouvelle fois sentir (Cris, Delgado, Lisandro ayant de son côté quitté ses partenaires peu avant la mi-temps...), mais cette excuse ne peut durer éternellement au sein d'un club qui a les moyens de pourvoir aux remplacements des titulaires. Le préparateur physique Vincent Espié l'a d'ailleurs payé de sa personne, remplacé par Alexandre Dellal, une décision assumée par Claude Puel en personne. Un Claude Puel qui, s'il bénéficie toujours du soutien public de ses dirigeants, sait qu'à ce rythme de sénateur nonagénaire, ses jours à la tête de l'équipe première sont comptés. Les griefs adressés à l'ancien coach de Lille deviennent de plus en plus nombreux: jeu étriqué, rigidité du personnage, et maintenant résultats en berne, c'en est trop pour beaucoup qui réclament sa tête. Ce week-end dans une interview accordée au Journal du dimanche, le très écouté conseiller du président Aulas, Bernard Lacombe, n'a pas manqué de mettre la pression sur les épaules de Puel, commentant, à propos du début de saison de l'OL: "Au vu du calendrier, on était en droit d'espérer 12 points sur 15. Avec les investissements consentis depuis deux ans, c'est beaucoup trop insuffisant. On n'a pas le droit d'en être là quand on s'appelle l'Olympique Lyonnais." Depuis, l'OL a perdu un match de plus, à Bordeaux, devenant une équipe comme les autres, c'est-à-dire ne faisant plus peur à personne.