L'Olympique Lyonnais rêve de revivre l'exceptionnelle performance de la saison dernière en éliminant de nouveau le Real Madrid en huitièmes de finale de la Ligue des champions. Mercredi dans un stade Bernabeu comble, les Gones vont jouer le coup à fond, persuadés que leurs récents progrès combinés à leur capacité à faire déjouer les Madrilènes en les pressant haut suffiront pour faire la différence. Le défi est énorme mais Lyon n'a pas abdiqué. Le Real Madrid avance pourtant en totale confiance, déterminé à effacer le souvenir douloureux de l'élimination de la saison dernière au même stade de la compétition face à ces mêmes Gones. Depuis, José Mourinho est arrivé, il a pris les pleins pouvoirs au Real Madrid et modifié les Merengue afin qu'ils collent davantage à son image. Tout cela, le staff lyonnais le sait particulièrement bien. Et si les Madrilènes ont pris un petit avantage en obtenant le match nul à l'aller au stade de Gerland avec un but signé Benzema (1-1), les Rhodaniens restent intimement persuadés que la qualification n'est pas jouée. Au petit jeu du "je te prends au mot", José Mourinho s'est fait un plaisir de citer le président lyonnais à l'heure de sa conférence de presse d'avant-match mardi: "Comme le dit Jean-Michel Aulas, un 0-0 nous suffit, on va donc jouer derrière et attendre l'OL". Une perche tendue et prise avec toute l'ironie et la finesse de l'entraîneur portugais. Depuis, "JMA" a convenu que le Portugais avait eu totalement raison. De là à imaginer son équipe attendre tranquillement les Lyonnais en défense, il y a un pas quasi-impossible à franchir. En toute logique, le Real va jouer et aller de l'avant, comme il sait si bien le faire. Puel attend un match ouvert Défendre, ce n'est pas vraiment le truc de la Maison Blanche et Claude Puel ne s'y trompe guère: "Il y a aura des rebondissements et des opportunités pour les deux équipes, ça va se jouer sur des détails, à nous de faire en sorte qu'ils penchent de notre côté. Le Real possède beaucoup d'individualités, mais collectivement, on peut rivaliser comme on l'a vu à l'aller. On aura des opportunités, à nous de les saisir". Des opportunités offensives qui ne vaudront que si les Gones savent tenir le coup face aux individualités du Real, à commencer par un Cristiano Ronaldo absent depuis le carton passé à Malaga, ménagé lors du succès devant Hercules (doublé de Benzema) mais qui a passé avec succès les derniers tests. Claude Puel, qui a ouvertement avancé "que ce serait mieux de se qualifier contre un Real avec toutes ses individualités, ça n'aura que plus de valeur" va donc être servi. Les Merengue restent prenables, assurent les Gones, à l'image de Chelito Delgado qui a pointé du doigt les qualités lyonnaises qui gênent justement les joueurs de la Maison Blanche: "On court beaucoup et on exerce un gros pressing". Ne pas ménager sa peine reste la base pour exister au Bernabeu, réussir le pressing pour ne pas laisser la moindre opportunité aux joueurs de Mourinho représenterait effectivement une solution pour éviter de prendre le bouillon. "On sait qu'on doit rester bien en place, il faudra profiter de chaque opportunité mais surtout ne pas encaisser de but", insiste un Delgado qui avait été étincelant la saison dernière et au match aller, mais refuse évidemment tout parallèle. Il conviendra éventuellement de le faire après. Mais de ça, personne ne veut rien entendre à Madrid. Pas après six éliminations consécutives au stade des huitièmes de finale de la Ligue des champions. Une série qui ressemble quasiment à une ineptie pour un club de ce calibre mais que les Lyonnais ne se feront évidemment pas prier de prolonger d'une petite unité...