Mais qui es-tu Kei Nishikori ?

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OPEN D’AUSTRALIE -

Le Japonais a sorti Jo-Wilfried Tsonga en 8es de finale. Portrait.

Stupeur lundi matin à Melbourne. Pourtant en très grande forme, Jo-Wilfried Tsonga s’est arrêté au stade des huitièmes de finale de l’Open d’Australie. Battu par l’un des grands favoris ? Trop court face à un Murray, Nadal, Djokovic ou Federer ? Non, pas du tout. Le numéro un français s’est incliné contre un joueur plutôt inconnu, le Japonais Kei Nishikori. A 22 ans, le jeune tennisman est pourtant déjà un joueur très prometteur. Parcours d’un nippon très talentueux.

Avec un physique plus taillé pour l'équitation ou la gymnastique (1,78 m 68 kilos), Kei Nishikori décide malgré tout de taper dans la balle jaune dès l’âge de 5 ans. Repéré très tôt pour son sens du jeu et sa rapidité, il quitte son pays pour rejoindre la Floride et la très prestigieuse académie Bollettieri. Tellement talentueux que sa formation lui est financée par un drôle de mécène, Masaaki Morita qui est à l’époque à la tête de l’entreprise Sony.

Petit mais costaud

Aux Etats-Unis, il fait son trou dans les tournois juniors et progresse très vite. Son fantastique jeu de jambes lui permet de se replacer parfaitement. Il court sur toutes les balles et ne donne aucun point à l’adversaire. Malgré son petit gabarit, il possède une très bonne gifle de coup droit et prend très tôt la balle en revers. Pour résumer le jeu de Nishikori, il fait tout très vite et décourage aussi rapidement ses concurrents.

En 2008, c’est la révélation pour le Japonais. Il remporte le tournoi 250 de Delray Beach et se fait un nom sur le circuit. A Roland-Garros, il perd dès le deuxième tour des qualifications. Mais ce n’est pas sa surface, Kei préfère le dur, quand la balle accélère à chaque coup de raquette. Entre la terre ocre parisienne et le gazon londonien, le Japonais retrouve Rafael Nadal au tournoi du Queen’s. Il prend un set à l’Espagnol, tout juste vainqueur à Paris et qui gagnera quinze jours plus tard à Londres. Cette fois, c’est sûr, ce joueur n’est pas qu’une étincelle d’un jour. En fin d’année, il confirme et atteint les huitièmes de finale de l’US Open.

Tsonga, Berdych et Djokovic

En 2009 et 2010, Kei Nishikori alterne pépins physiques et petites performances. Il se maintient dans le Top 100 mais n’arrive pas percer. L’année dernière, le talent et le travail finissent par payer. A force de couvrir du terrain à la vitesse d’une mobylette, il épuise ses adversaires, même les plus expérimentés. En octobre, il se hisse dans le dernier carré du Masters de Shanghai après avoir éliminé Berdych et… Jo-Wilfried Tsonga. En fin d’année, il se paye même le scalp du numéro un mondial, Novak Djokovic à l’Open de Bâle (2-6, 7-6, 6-0).

Après le tirage au sort de l’Open d’Australie, on pensait qu’Andy Murray serait le bourreau des Français, bien loin d’imaginer le très beau parcours de Kei Nishikori. Après avoir éliminé Stéphane Robert au premier tour, il a écarté Julien Benneteau au troisième tour. Lundi, il a franchi un pas en s’offrant  Jo-Wilfried Tsonga, devenant ainsi le premier Japonais à atteindre les quarts de finale d'un tournoi du Grand Chelem. Un sourire et le poing levé, bref une joie mesurée. Comme si cet exploit n’était qu’une étape…