Depuis 1974, jamais l’Altetico Madrid n’avait réussi à se hisser en demi-finale de Ligue des champions. C’est dire que leur qualification contre le Barça il y a deux semaines est déjà un exploit. Mardi soir (20h45), les Colchoneros vont tenter de poursuivre l’aventure, contre Chelsea cette fois. Présentation de l’invité surprise du dernier carré de la C1.
En route pour le triplé ? Depuis qu’ils ont éliminé les Blaugrana en quarts de finale de la Ligue des champions, les Madrilènes n’ont pas craqué. Deux victoires (contre Malaga et Elche) qui leur permettent de se rapprocher du titre de champion d’Espagne qui les fuit depuis près de 20 ans. Cette année, l’Atletico pourrait bien voler la vedette à son grand voisin et rival, le Real Madrid (lui aussi encore en course en Ligue des champions et en championnat). Dans leur quête, les Rouge et blanc pourront s’appuyer sur une très bonne défense, la meilleure d’Espagne avec 22 buts encaissés seulement.
Un budget beaucoup plus petit. Avec un budget de 130 millions d’euros, c'est-à-dire à peine plus que l’Olympique de Marseille (125 millions d’euros) ou Lyon (121 millions d’euros), l’Atletico se situe dans le deuxième wagon européen. Le PSG (400 millions d’euros), Manchester United (425 millions d’euros), le Bayern Munich (430 millions d’euros), le Barça (510 millions d’euros) et plus encore le Real Madrid (520 millions d’euros) sont très loin devant. Pire, les dirigeants Colchoneros ont de gros problèmes financiers, avec une dette estimée à plus de 500 millions d’euros. Étranglé financièrement, l’Atletico a été obligé de vendre sa star, Radamel Falcao, l’été dernier, et de faire des paris à petits prix, comme le jeune gardien belge Thibaut Courtois (en photo ci-dessus), prêté depuis trois ans par… Chelsea.
Un avantage sur Chelsea. Dans les années 90 et 2000, l’Atletico joue les seconds rôles en Espagne, toujours derrière le duo d’inséparables, le Barça et le Real Madrid. Les Colchoneros sont en constante progression depuis cinq ans, vainqueurs à deux reprises de la Ligue Europa (2010 et 2012). Les Madrilènes ont même remporté la Supercoupe d’Europe face à… Chelsea (4-1) en 2012.
Un entraîneur qui transcende ses joueurs. Gueulard sur le terrain quand il était joueur, l’Argentin Diego Simeone, entraîneur de l’Atletico depuis plus de deux ans, l’est aussi sur son banc. "Il est capable d’unir tout le monde au sein du club", se souvient l’attaquant espagnol Fernando Torres, passé par le club madrilène (2003-2004) et qui sera confronté à son ancien coéquipier en demi-finale, mardi soir. Fédérateur mais aussi capable de transcender ses joueurs. "ll arrive à nous convaincre qu’on peut battre n’importe qui", résumait Gabi, le milieu de terrain de l’équipe dans les colonnes de Marca, en septembre dernier. A 43 ans, son seul défaut réside peut-être dans son manque d’expérience au très haut niveau européen. Face à lui mardi soir, il aura le Portugais José Mourinho, déjà vainqueur à deux reprises de la C1 (en 2004 avec Porto et en 2010 avec l’Inter Milan).
Un attaquant exceptionnel. En 2007, Diego Costa est acheté au club portugais du Sporting Braga pour 1,7 million d’euros. Après avoir été prêté dans trois équipes différentes en deux ans (le Sporting Braga, le Celta Vigo et Albacete), l’avant-centre fait un petit tour à l’Atletico lors de la saison 2010-2011. Nouveau prêt (au Rayo Vallecano) et retour définitif chez les Colchoneros fin 2012. Remplaçant de Falcao la saison passée, il a profité du transfert du Colombien vers l’AS Monaco pour devenir titulaire et convaincre son entraîneur. Pari réussi en quelques mois. Il est actuellement meilleur buteur de la Liga avec 28 buts devant… Cristiano Ronaldo et Lionel Messi.
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