Non retenu pour le Tournoi des Six Nations, Julien Malzieu s'est fait une raison et dit penser de moins en moins à la Coupe du monde. L'ailier clermontois préfère se concentrer sur les échéances de l'ASM, qui reçoit Bayonne samedi, après sa défaite concédée à Montpellier le week-end dernier. Si les champions de France en titre n'ont pas le droit à l'erreur, encore moins à domicile, le meilleur marqueur d'essais auvergnat (8) ne s'inquiète pas outre mesure.
Non retenu pour le Tournoi des Six Nations, Julien Malzieu s'est fait une raison et dit penser de moins en moins à la Coupe du monde. L'ailier clermontois préfère se concentrer sur les échéances de l'ASM, qui reçoit Bayonne samedi, après sa défaite concédée à Montpellier le week-end dernier. Si les champions de France en titre n'ont pas le droit à l'erreur, encore moins à domicile, le meilleur marqueur d'essais auvergnat (8) ne s'inquiète pas outre mesure. Julien, votre défaite à Montpellier s'explique-t-elle seulement par l'absence des internationaux sollicités par le Tournoi des VI Nations ? Non. Il ne faut pas se cacher derrière ça. On a réussi à gagner des matches sans les internationaux dans le passé et je pense que ce sera aussi le cas à l'avenir. Bien sûr que c'est un plus quand ils sont là, car ce sont des joueurs de très haut niveau, mais on a tellement de bons éléments dans le groupe qu'on ne peut pas se cacher derrière ces absences pour expliquer notre défaite à Montpellier, ce serait bête. Qu'est-ce qui a donc fait la différence entre Montpellier et Clermont le week-end dernier ? Au niveau de l'intensité, de l'agressivité, du combat, on était en dessous des Montpelliérains. Ils avaient beaucoup plus envie que nous. On a eu des occasions en seconde période pour recoller au score, notamment à 15-9 pour eux quand on n'arrive pas à marquer malgré une grosse présence dans leur camp. Après, ils ont réussi à exploiter tous nos ballons perdus, toutes nos fautes. Montpellier, c'est une très belle équipe. Elle l'a prouvé depuis le début de la saison. On ne pouvait pas gagner en ne mettant pas ce qu'il fallait dans le combat. C'est une défaite de plus à l'extérieur où vous n'avez plus gagné depuis la deuxième journée à Bourgoin. Comment s'explique cette série ? C'est vrai qu'on a un peu de mal cette année sur ces matches à l'extérieur. Peut-être qu'on ne croit pas assez en nous, je ne sais pas... Mais mine de rien, on est toujours présent au niveau du classement. On est encore cinquième, pour l'instant, il n'y a pas mort d'homme. Il nous reste quatre matches à l'extérieur pour rectifier le tir. "On est cinquième, on est potentiellement qualifiable. Il n'y a pas à s'exciter" Votre campagne européenne a-t-elle pu peser dans ces résultats ? Non, je ne pense pas. On a l'habitude de jouer sur deux fronts. Et, en début de saison, on a perdu des matches à l'extérieur alors que la Coupe d'Europe n'avait pas encore commencé. Sur certains matches, on est passé à deux doigts de l'emporter aussi. Et à force, ces mauvais résultats s'accumulent. Heureusement, ça marche plutôt bien à domicile, non ? Oui, pourvu que ça dure ! On arrive à prendre des points de bonus, ce qui nous permet de rester au contact du haut du tableau. Pour l'instant, il n'y a pas mort d'homme, on est bien dans les six premiers qualifiables pour les phases finales. Il nous reste huit matches, huit batailles, notamment deux sans les internationaux, il va falloir s'accrocher. La réception de Bayonne n'est pas le plus mince des défis... C'est une équipe qui réussit plutôt bien à l'extérieur, avec quatre victoires je crois (à Toulon, Bourgoin, contre le Stade Français et à Brive, ndlr). Tout le monde les avait un peu enterrés avant le début de saison, vu qu'ils avaient sauvé leur place suite à la relégation de Montauban. Ils ont envie de prouver qu'ils ont un groupe de qualité. Aujourd'hui, ils sont seulement à un point de nous. Je pense qu'ils vont essayer de venir faire un coup à Clermont. On sait à quoi s'attendre. On n'a pas le droit à l'erreur si on veut continuer à viser ces premières places. On n'a pas envie de lâcher devant notre public. Et on a aussi envie d'engranger des points avant la réception de Toulon. Vous dites qu'il n'y a pas péril en la demeure, mais l'ASM n'affiche pas vraiment un rythme de champion. Faut-il s'inquiéter ? On est tous dans un mouchoir de poche. Et on sait très bien qu'en cas de faux-pas contre Bayonne, on peut se retrouver huitième ou neuvième. Ça va être tendu. Et les moindres points vont coûter cher. Personnellement, je trouve que ce championnat est vraiment excitant avec ces sept ou huit équipes qui se tiennent. On risque de jouer des matches de phases finales chaque week-end. Mais il n'y a pas matière à s'inquiéter. On est cinquième, on est potentiellement qualifiable. Pour l'instant, il n'y a pas à s'exciter. Surtout quand on voit la qualité de nos adversaires. Il suffit de voir où est classé Perpignan (10e). Après, sur notre jeu, c'est vrai que l'on peut faire plus. Des fois, ça marche bien. Et à d'autres moments, pas du tout. Mais on travaille dur en ce moment. Il faut que l'on retrouve des repères collectifs. La semaine a été bonne. J'espère que ça va se retranscrire sur le terrain. "Tout le monde sait que Malzieu en défense, ce n'est pas un tueur" A titre personnel, comment avez-vous vécu votre non-sélection pour le Tournoi des Six Nations ? Très bien (rires). Non, j'étais forcément un peu déçu, ça serait mentir de dire le contraire, mais je suis passé au-dessus. On m'a dit ce qu'il en était... Moi, je ne joue pas uniquement pour être en équipe de France. Je joue pour me faire plaisir, pour être avec les copains. Maintenant, si jamais on doit faire appel à moi, j'en serais honoré. C'est au sélectionneur de faire ses choix. S'il a pris d'autres joueurs, c'est qu'il considère qu'ils sont meilleurs que moi. Je n'ai pas de souci avec ça. Je continue de travailler. Marc Lièvremont a pointé vos problèmes défensifs pour justifier votre absence. Comment accueillez-vous cette critique récurrente ? Tout le monde sait que Malzieu en défense, ce n'est pas un tueur (sourire). Ce n'est pas un secret. Chaque fois que je joue, j'essaie de ne pas me faire prendre, de faire tomber les mecs. Je ne vais pas devenir un Dusautoir ou un Ouedraogo. J'essaie de travailler ça avec mon club. Si ça ne convient pas au sélectionneur, c'est comme ça. Que voulez-vous que je vous dise. On peut progresser, mais pas changer du tout au tout. Pensez-vous encore à la Coupe du monde ? (Il hésite...) Encore une fois, si je disais non, je mentirais. J'y pense oui, mais j'y pense de moins en moins depuis que je n'ai pas été pris dans les 30 pour le Tournoi. J'ai beau être le premier réserviste, je sais que les choses peuvent tourner rapidement. Je peux ne plus l'être dans trois semaines. Je pense que ça ne veut rien dire pour la Coupe du monde. Franchement, j'y pense de moins en moins. Si j'y suis, ça sera une belle surprise.