Le Grand Prix de Bahreïn serait-il à nouveau en danger ? Un an après l'annulation de l'édition 2011 en raison des troubles politiques dans le pays, une manifestation contre l'organisation du GP a été réprimée par la police du royaume à l'aide de gaz lacrymogènes, dimanche.
"Nous refusons l'organisation d'une course qui rabaisse les sacrifices de nos enfants et ignore nos souffrances et nos blessures", a affirmé un jeune vêtu d'un linceul blanc, qui lisait un texte devant des enfants brandissant des drapeaux bahreïniens. "Ne ternissez pas la réputation de ce sport automobile respecté avec le sang de victimes bahreïniennes", a ajouté ce manifestant. Les militants bahreïniens ont intensifié leur campagne pour obtenir l'annulation du Grand Prix, prévu du 20 au 22 avril sur le circuit de Sakhir, au sud-ouest de Manama.
Une campagne sur Twitter
Le royaume, dirigé par une dynastie sunnite, avait étouffé mi-mars 2011 un mouvement de contestation animé par les chiites, majoritaires. La contestation a été relancée en février, un an après son début dans le sillage du Printemps arabe, et les villages chiites de Bahreïn connaissent désormais quasi-quotidiennement des marches et des protestations.
Dans ce contexte, le GP de F1 constitue un enjeu symbolique d'importance. En dehors des manifestations dans la rue, la campagne contre le Grand Prix s'est également étendue aux réseaux sociaux, et notamment sur Twitter. Malgré ces troubles, le grand argentier de la F1, Bernie Ecclestone, a d'ores et déjà assuré que, contrairement à l'an dernier, la course aurait bien lieu.