Sept. Voilà le total de jeux que Lucas Pouille a pu arracher à Andy Murray en deux confrontations cette saison. Le Nordiste s'était incliné en demi-finales du Masters 1000 de Rome (6-2, 6-1), en mai dernier, puis en huitièmes de finale, au Masters 1000 de Shanghai, sur un score à peine moins sévère (6-1, 6-3). Pour les retrouvailles avec l'Écossais, jeudi, en huitièmes de finale du Masters 1000 de Paris-Bercy, Pouille, tête de série n°12 du tournoi, a peut-être la possibilité de faire mieux. Voilà pourquoi en cinq points.
À chaque fois, le score a été sévère. C'est Pouille qui le dit. "J'ai pris une fois 6-1 6-2, une fois 6-1 6-3", a-t-il souri mercredi en conférence de presse, après son succès sur Feliciano Lopez. "Ce n'était pas des mauvais matchs, au contraire. En Asie, à Shanghai, j'avais eu beaucoup de balles de jeu sur mes jeux de service. Il n'y avait eu qu'un seul jeu où je n'avais pas eu de balle de jeu. Au final, il y a un gros écart. Je vais essayer de gagner ces petits points. Contre lui, c'est important. Il est toujours présent, chaque point est difficile à gagner. On va essayer de le tenir et il y aura peut-être un moment où il doutera un peu." Peut-être, oui.
Pouille joue sans pression. Murray est arrivé à l'AccorHotels Arena avec, en ligne de mire, la possibilité de ravir la place de n°1 mondial à Novak Djokovic. Ce n'est pas rien. Définitivement distancé dans la course au Masters, Lucas Pouille, lui, n'a plus rien à espérer (sauf une victoire finale, bien sûr). "Je n'ai pas de pression à avoir. Je suis loin d'être favori. C'est le dernier tournoi de l'année. Je ne joue plus rien, à part essayer d'aller le plus loin possible ici. Je vais juste faire mon match, profiter et essayer de le battre." Bien dit.
Murray a terminé tard. Pour son entrée en lice dans le tournoi, mercredi, Murray a mis un temps fou pour se débarrasser de l'Espagnol Fernando Verdasco en trois sets serrés (6-3, 6-7[5], 7-5 en 2h28'). Programmé en "night session" mercredi, Murray va devoir gérer le "décalage horaire". Jeudi, il s'est entraîné très tôt à Bercy. Signe qu'il a bien dormi ou pas assez ? À voir.
La surface semble mieux convenir à Pouille. À l'issue de sa victoire face à Verdasco, Murray est longuement revenu sur les caractéristiques de la surface parisienne, "plus rapide qu'à Shanghai". "Ici, le court est un peu plus rapide qu'à Shanghai, en tout cas c'est l'impression que j'ai", a-t-il confié. "Même si à Shanghai, le court est quand même assez rapide, en tout cas pas lent. Ici, Lucas Pouille frappe très fort la balle et prend ses chances. Il a un jeu qui ressemble à celui de Fernando (Verdasco) en fait, à part que Fernando est gaucher alors que Pouille est droitier." Et comme Fernando est passé tout près de la victoire…
Pouille aura le soutien du public. Même si ce match n'a bizarremment pas été programmé en session noctune, Pouille devrait bénéficier à plein jeudi après-midi de l'ambiance de Bercy, qui pourrait rapidement devenir électrique si Pouille multiplie les éclairs ou si Murray pète quelques plombs. Le soutien de l'AccorHotels Arena ne sera pas de trop pour Pouille car si les motifs d'espoir existent, d'autres statistiques sont moins engageantes, comme la série de seize victoires consécutives de Murray ou son invicibilité actuelle contre les joueurs français, qui tient quand même désormais depuis 22 matches…