Il était inconnu en arrivant à Pékin, lors des Jeux olympiques précédents, le voilà parmi les favoris pour Londres. En une Olympiade, Mahiedine Mekhissi-Benabbad s'est fait un nom dans le 3.000 steeple, la chasse gardée des Kényans. Une consécration pour le Rémois vice-champion olympique à Pékin le 18 août 2008.
Plaisir gâché
Mais ça n'a pas été facile durant ces quatre années. Les ennuis ont commencé très tôt pour le coureur âgé aujourd'hui de 27 ans. Surpris de sa prestation, les médias le soupçonnent de dopage. "Quand j'ai lu les journaux, au lendemain de ma médaille d'argent, ça m'a gâché mon plaisir. Cette histoire me donne une rage et une envie supplémentaires", confiait-il au Monde, le 14 juillet dernier.
Deux ans plus tard, il balaie les doutes sur son talent en remportant le Championnat d'Europe à Barcelone, vainqueur au sprint de son compatriote Bob Tahri. Très sport, il file donner une franche accolade à son copain et concurrent après une rapide prière à genou sur le tartan.
3e sur le fil aux Mondiaux
L'année suivante, à Daegu en Corée du Sud, il n'est pas loin de prendre la deuxième place des Championnats du monde. Mais il doit s'incliner de quelques centimètres devant Kipruto, malgré une remontée incroyable et un écart semble-t-il volontaire du Kényan sur le fil. Mahiedine Mekhissi-Benabbad devra finalement se contenter de la médaille de bronze, non sans avoir vigoureusement contesté l'attitude de Kipruto devant lui, et devant les instances, qui ne déclasseront pas le Kényan.
Véritable battant sur le tartan, Mahiedine Mekhissi a aussi le sang chaud. En témoigne l'incroyable pugilat avec Mehdi Baala à l'issue d'un 1.500m au meeting de Monaco, en juillet 2011. Une bagarre qui classera le médaillé olympique chez les "bad boys" de l'athlétisme.
Il "ne calcule pas" son image
Toujours au top, il conserve son titre européen aux Championnats d'Europe 2012, à Helsinki. Une compétition dans laquelle il s'illustrera de mauvaise manière, en bousculant une mascotte à l'issue de sa victoire. La jeune fille de 14 ans, grimée en improbable personnage, tend un cadeau au coureur de semi-fond... qu'il envoie valser avant de la pousser vigoureusement.
"Ce n'était absolument pas méchant. Ça s'est passé une seconde après mon arrivée, mon geste a été brusque, mais il n'y avait aucune colère, aucune violence. Je ne l'ai pas frappée, cette mascotte", se défend-il dans Le Monde. Assurant qu'il "ne calcule pas" son image, Mahiedine Mekhissi se dit "vraiment désolé". "Si j'ai pu choquer les gens, qu'ils m'excusent", demande-t-il encore.
A Daegu, en 2011, il avait également bousculé une mascotte pour plaisanter. Un geste que la personne présente sous le costume de Barni n'avait pas mal pris, applaudissant le tout frais champion d'Europe. Le geste du coureur de demi-fond avait cependant été plus doux, comme le montre la vidéo.
A Londres, Mahiedine Mekhissi-Benabbad a assuré qu'il ne violenterait pas Wenlock. Mieux, il promet d'"embrasser la mascotte" en fin de course, le 6 août.