Jean-Luc Mélenchon détesterait le sport. "Rumeurs de campagne", nous rétorque son entourage. "C'est vrai qu'il n'est pas fan du haut niveau mais il s'intéresse au sport", nous confie Eric Coquerel, fidèle lieutenant du candidat du Front de gauche. Et même si ce n'est pas l'un de ses thèmes favoris, des idées émergent de son programme.
Lui-même l'a confirmé lors de son intervention sur le sport, à Ivry, le 10 mars dernier. "Je ne suis certainement pas un grand penseur de l'activité sportive mais j'ai compris de quoi il s'agit et je regarde ce sujet comme tous les autres, avec la même terrible détermination". Une détermination pour les sympathisants, un leitmotiv pour ses détracteurs. Mais force est de constater que son programme pour le monde du sport ne révèle aucune surprise. "Définanciarisation", "plafonnement salarial",... les mots sont les mêmes.
Pas d'équipe nationale pour les exilés fiscaux
"Jean-Luc Mélenchon veut aussi redonner des moyens au monde du sport", explique Eric Coquerel, l'un de ses conseillers spéciaux. "Aujourd'hui, le budget des sports représente 0,15% du budget global. Nous voulons d'abord le doubler dans un premier temps, puis tendre vers 1%".
Et pour récupérer de l'argent, même en matière de sport, Jean-Luc Mélenchon vise les mêmes ennemis, le monde de la finance. "Il veut taxer les équipementiers sportifs. Un prélèvement de 1% sur leurs bénéfices effectués en France pourrait être envisagé", pense Eric Coquerel. C'est la grosse innovation de son programme. Reste à en connaître les modalités d'application.
Autre ennemi du candidat du Front de gauche, les exilés fiscaux. Jean-Luc Mélenchon ne veut pas que les sportifs de haut niveau, domiciliés en Suisse ou à Monaco, soient des exemples. Il veut même leur interdire de porter le maillot national. Une mesure qui pourrait poser un gros problème aux tennismen tricolores (Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils vivent en Suisse) et à l'équipe de France de Coupe Davis.
Des salaires limités à 40.000 au PSG ?
Toujours à Evry, le troisième (quatrième ?) homme de cette élection présidentielle a édicté un souhait fort pour le monde du sport : "gérer un club sportif comme une entreprise est un contre-modèle. Il faut redonner le pouvoir au monde associatif". On comprend mieux pourquoi il est contre la cotation boursière des clubs.
Dernier point non négligeable, les salaires. Comme pour le reste des travailleurs, Jean-Luc Mélenchon milite pour un "salaire plafond". Pour le sport, les chiffres sont les mêmes, c'est à dire pas d'écart supérieur de 1 à 20 entre le salaire le plus bas et le plus haut de chaque entreprise. Prenons un exemple simple, si un employé du PSG perçoit 2.000 euros par mois (estimation plutôt haute), Javier Pastore (joueur le mieux payé actuellement) ne pourra pas toucher plus de 40.000 euros par mois. Aujourd'hui, il émarge à 350.000 euros mensuels...