EQUIPE DE FRANCE - A 28 ans, le défenseur est attendu au tournant chez les Bleus. "Le train est passé une fois. Tu n'as pas réussi à y monter. Fais en sorte d'y monter s'il repasse une deuxième fois." Le discours de Laurent Blanc à l'encontre de Philippe Mexès a le mérite d'être clair. Sélectionné à treize reprises en équipe de France pour un résultat plus que mitigé, le défenseur de l'AS Roma n'a jamais réussi à reproduire ses performances réalisées sur les pelouses de Serie A en sélection. A 28 ans, le temps presse et son retour en bleu pour affronter la Norvège mercredi sonne comme une nouvelle chance à ne pas louper. La dernière pour le défenseur révélé à l'AJ Auxerre ? "Depuis un certain temps, tout le monde sait que Philippe a les qualités d'un très bon défenseur central", confiait jeudi le successeur de Raymond Domenech au moment d'annoncer les 22 joueurs retenus pour se rendre à Oslo. "Il le démontre en Italie depuis maintenant six ans. Mais il y a un décalage entre ce qu'il démontre en Serie A et ce qu'il a démontré en équipe de France. Jusqu'à présent, il n'a pas été au niveau qu'il a en Italie. J'espère que dans le futur, ce sera le cas." Le constat de l'ancien entraîneur de Bordeaux rappelle une réalité cruelle pour Mexès, longtemps impressionnant de l'autre côté des Alpes tandis qu'il décevait lors des joutes internationales. Le cauchemar autrichien L'exemple le plus flagrant de cette contradiction remonte au 6 septembre 2008. Ce soir là, sur le terrain de l'Ernst Happel Stadion de Vienne, Mexès revêt un costume de héros malheureux lors de la débâcle des Bleus face à l'Autriche (3-1) dans un premier match de qualifications pour le Mondial 2010 catastrophique. Buteur contre son camp en plus d'un penalty grossièrement provoqué, le natif de Toulouse se grille auprès de Raymond Domenech, l'ancien homme fort des Bleus se contentant après cet échec de le rappeler à trois petites reprises pour autant de titularisations lors de matches amicaux. Jamais sélectionné pour une grande compétition internationale avec l'équipe de France, Mexès est devenu malgré lui un habitué des rendez-vous manqués avec les Bleus. Une mauvaise habitude que le principal intéressé entend gommer, dès mercredi face à la Norvège. "J'attendais ce moment avec impatience, j'ai eu la fierté de pouvoir porter ce maillot bleu depuis que je suis tout petit, la chance de vivre avec toutes les générations en équipe de France depuis l'âge de 15 ans.", indiquait Mexès sur les ondes d'Europe 1 après l'annonce de sa sélection. "Le coach fait appel à moi pour le match face à la Norvège et je ferai le maximum pour que ça aille au mieux, pour la nation et pour moi au niveau international."" "Je vais essayer de saisir ma chance" Le joueur de la Roma aura donc une carte à jouer en Scandinavie s'il veut devenir un sociétaire régulier des Bleus. Simple match amical pour une équipe de France en reconquête après le fiasco sud-africain, cette rencontre face à John Carew et consorts aura une importance toute particulière pour le défenseur central, attendu au tournant alors que le brassard de capitaine pourrait lui conférer une responsabilité supplémentaire. Loin d'être indiscutable à la Roma où Nicolas Burdisso lui a grillé la politesse la saison dernière, Mexès devra convaincre: "J'espère effacer ce qui s'est passé quand j'ai eu ma chance en Autriche. Comme l'a dit le sélectionneur, il y a un wagon qui est passé et je l'ai manqué. Je vais essayer de saisir ma chance, comme tous les joueurs qui ont été appelés." Pas sûr que le train bleu sifflera une troisième fois...