Quatre jours après le début de la polémique, Michel Platini a tenu à apporter des éléments de réponse sur le versement de deux millions de francs suisses effectué par Sepp Blatter en sa faveur en février 2011 pour sa mission de conseiller exercée entre 1998 et 2002.
"Je n'ai pas cherché à obtenir ce paiement rapidement." "J'étais employé par la Fifa en qualité de conseiller de son président M. Joseph Blatter notamment pour tout ce qui concernait les questions liées au football comme par exemple le calendrier international. C'était un travail à plein temps", explique le président de l'UEFA dans un entretien à l'AFP. "Comme je l'ai expliqué aux autorités suisses, j'ai reçu une partie du salaire convenu à l'époque entre 1998 et 2002. (...) M. Blatter m'avait informé au début de mon travail de conseiller qu'il ne serait pas possible de payer l'intégralité de mes émoluments immédiatement, notamment à cause de la situation financière de la Fifa en ce moment. N'ayant jamais douté que ce qui m'était dû me serait versé en temps opportun, je n'ai pas cherché à obtenir ce paiement rapidement et j'ai quelque peu laissé de côté cet aspect des choses, pour finalement demander à la Fifa le solde de ma rémunération en 2011."
"Le timing de l'élection présidentielle à la Fifa n'a absolument rien à voir la dedans." Le timing du paiement de ce solde de tout compte interroge : il intervient quelques mois seulement après la désignation de la Russie et du Qatar comme hôtes des deux prochaines Coupes du monde et quelques mois avant la réélection de Blatter à la tête de la Fifa. "Le timing de l'élection présidentielle à la Fifa n'a absolument rien à voir la dedans, car je n'avais jamais eu l'intention d'être candidat", souligne Platini. "J'étais d'ailleurs extrêmement ravi d'être réélu pour un nouveau mandat de président de l'UEFA lors du congrès de l'UEFA à Paris en mars 2011." Selon le quotidien L'Equipe, cette demande de paiement a pu être faite par esprit revanchard alors que Platini et Blatter, anciens proches, sont aujourd'hui opposés.
"Je suis simplement déçu de la spéculation de certains médias." Associé, peut-être malgré lui, aux affaires de gouvernance de l'ère Blatter, Platini ne craint pas aujourd'hui d'avoir affaire au comité d'éthique de la Fifa. "J'ai personnellement pris l'initiative de contacter la commission d'éthique pour lui dire que j'étais à son entière disposition et même pour exprimer mon intérêt à répondre à toutes ses questions afin d'éclaircir la situation." Candidat à la présidence de la Fifa, et "déterminé" à le rester, Platini s'attendait à être dans la tourmente. "Cela fait longtemps que je savais que j'allais subir des attaques infondées et je suis conscient que cela va continuer encore jusqu'aux élections. Je suis simplement déçu de la spéculation de certains médias, en particulier d'un tabloïd français, qui parle de 'doute' à mon sujet ("Michel Platini, le doute", tel est le titre du numéro de France Football en kiosque mercredi, ci-dessous). Mon intégrité ne fait aucun doute. Je n'ai rien à me reprocher." L'élection à la présidence de la Fifa aura lieu le 26 février prochain. Actuel président, Blatter entend rester à son poste jusque-là.