Le moment où tout a basculé* : Alors que ce Milan-Barça ronronnait tranquillement à l'approche de l'heure de jeu entre des Rossoneri bien en place et des Blaugrana guère inspirés, une action a mis le feu au poudre et fait basculer ce huitième de finale aller. Et peut-être même ce huitième de finale tout court. Sur un coup franc indirect tiré dans l'axe, Riccardo Montolivo arma une lourde frappe, détournée par le bras de Jordi Alba sur les... mains du défenseur milanais Cristian Zapata. Le ballon a alors atterri devant Kevin Prince Boateng qui, de l'entrée de la surface, ne s'est pas fait prier pour mettre le cuir hors de portée de Victor Valdès d'une reprise croisée du gauche. Les joueurs catalans ont crié à la main (et au scandale) mais l'arbitre de la rencontre, Craig Alexander Thomson, a décidé de valider le but.
Boateng ouvre le score pour Milan :
Le caviar : Cela faisait à peine six minutes que le jeune Français Mbaye Niang, 19 ans et ex-Caen, était entré en jeu lorsque l'international Espoirs s'arracha dans la surface pour transmettre le cuir à Stéphane El-Shaarawy. "Le Pharaon" a alors transmis sur un pas, d'un intérieur du pied droit plein de justesse technique et tactique, au Ghanéen Sulley Muntari qui, d'une volée du gauche, trompa Valdès pour le but du 2-0, celui qui change tout et qui condamne désormais les Catalans à s'imposer par trois buts d'écart au Camp Nou, le 12 mars prochain.
Muntari inscrit le but du 2-0 :
Celui qui aurait dû rester chez lui : On ne l'a dit pas souvent de lui, mais là, c'est incontestable. Lionel Messi a été transparent, mercredi soir, à Giuseppe-Meazza. L'Argentin, totalement muselé par une défense à l'accent français avec Philippe Mexès et le Franco-Guinéen Kevin Constant (photo), ne s'est pas créé l'ombre d'une occasion. Pire, il n'a fait aucune différence ballon au pied et a même expédié un coup franc des 30 mètres dans les nuages. L'accumulation des matches a peut-être fini par peser sur un Messi méconnaissable et, semble-t-il, frigorifié.
Le people : Il est redevenu cet hiver la méga-star de la Serie A mais, en raison de sa participation à la Ligue des champions cette saison avec Manchester City, Mario Balotelli ne pouvait être aligné, mercredi soir, face au Barça. Alors, "Balo", casquette des New York Yankees sur la tête, avait pris place dans les gradins de Giuseppe-Meazza en compagnie de plusieurs de ses amis, dont sa compagne actuelle, le mannequin Fanny Robert Neguesha. Dans le temps supplémentaire, on a vu "Balo" et sa bande danser comme en boîte. Impayable.
Le tifo : "L'histoire, c'est nous." En préambule à ce choc, les supporters des Rossoneri avaient affiché la couleur avec un splendide tifo recouvrant l'ensemble de la tribune avec un portrait d'Herbert Kiplin, premier entraîneur et premier capitaine de l'AC Milan, et la date de création du club, 1899, soit cinq ans... après celle du Barça, créé en 1895.
L'atout charme : Ce Milan-Barça a été marqué par des duels très intenses. L'un a laissé sur le flanc Giampaolo Pazzini et Carles Puyol. Le défenseur catalan s'est relevé avec le front en sang et a dû se faire poser un pansement relativement disgracieux. Après l'avoir perdu, Puyol a ensuite dû laisser sa place à Javier Mascherano en fin de match.
Le tifo (2) : "Suerte Vilanova." Bonne chance Tito Vilanova. Certains supporters milanais ont eu une pensée avant la rencontre pour le coach du Barça, qui soigne actuellement aux Etats-Unis un cancer de la glande parotide. L'absence de Vilanova sur le banc, qui n'a pas eu de conséquence sur les résultats du Barça en championnat (12 longueurs d'avance sur l'Atletico), pèse peut-être davantage au niveau européen...
La pensée du jour : "Ils ont été meilleurs que nous." Interrogé par BeIn Sport, le milieu de terrain du Barça Cesc Fabregas ne s'est pas voilé la face au moment de commenter la défaite de son équipe. Car, au-delà du premier but assez heureux, Milan a mérité sa victoire tant les joueurs de Massimiliano Allegri ont dominé les débats. "Ils ont fait ce à quoi on s'attendait. Ils ont envoyé de longs ballons devant, avec des attaquants très rapides." Malgré cette défaite, Fabregas croit encore à la qualification. "Ce n'est pas la première fois que cette équipe est en difficulté." Néanmoins, elle l'a rarement été autant.
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