Travailleur de l'ombre. Il traîne sa chevelure grisonnante depuis plus d'une décennie sur les terrains d'Europe. A croire que Jérémy Toulalan a toujours été un vétéran, le genre de joueur rugueux et intelligent tactiquement qui, par son travail incessant, fait briller les solistes qui œuvrent devant. Le genre de joueur dont Leonardo Jardim aurait eu grand besoin lors du quart de finale aller perdu par les monégasques à Turin (1-0 sur un penalty de Vidal).
Canaliser la jeunesse talentueuse. Car si c'est un ancien qui a provoqué la faute fatale (le défenseur portugais Ricardo Carvalho, 36 ans, avait bousculé Morata à l'entrée de la surface), sur le front de l'attaque, les juvéniles Martial (19 ans) et Ferreira-Carrasco (21 ans) n'ont pas réussi à inscrire ce but si important à l'extérieur. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir combiné, dribblé et donné le tournis aux bianconeri, mais il manquait chez eux ce brin d'expérience et de hargne qui fait basculer un match.
Retour de blessure. Typiquement les qualités que pourrait apporter Toulalan au milieu de terrain. Pourrait, seulement, car l'ancien joueur de Lyon et de Malaga, blessé à la cuisse gauche le 10 avril dernier à Caen, a repris depuis peu l'entraînement. Néanmoins, le quotidien L'Equipe affirmait mardi que l'ancien international français (36 sélections) avait participé aux dernières séances "sans aucune gêne". Au milieu de terrain, il est à 31 ans le pendant parfait du jeune Geoffrey Kondogbia, au jeu plus tourné vers l'offensive.
Prolongé de deux ans. Capitaine de l'ASM, Jérémy Toulalan réalise une saison admirable. Tantôt dans le cœur du jeu, tantôt replacé en défense centrale, celui qui avait commencé sa carrière à Nantes au poste numéro 10 est un des artisans majeurs de la belle performance du club du Rocher. Il n'est pas non plus étranger aux 17 clean sheets (matches passés sans encaisser de buts) réussis par Monaco en championnat, ni à l'imperméabilité de sa défense en phase de poules de la Ligue des Champions (un seul but encaissé en six matches, personne n'a fait aussi bien). Les dirigeants monégasques l'ont bien compris et ont devancé les potentiels recruteurs en prolongeant le contrat de "La Toul'", qui arrivait à terme en fin de saison. Jérémy Toulalan est désormais lié avec le club de Dimitri Rybolovlev jusqu'en 2017.
Retrouver le Final Four européen. Il est vrai, sa tignasse poivre et sel n'est pas aussi glamour que la crinière de Falcao, tout comme ses interceptions ou ses transversales n'ont pas le même charme que les dribbles d'un James Rodrigues. Les deux icônes du "Monaco nouveau" parties à l'étranger, c'est pourtant bien Toulalan qui est aujourd'hui au cœur du projet monégasque. Contre la Juventus, le milieu de terrain servira de tuteur aux jeunes pousses de l'attaque monégasque. Nul doute que l'expérimenté gaillard espère d'ailleurs retrouver le dernier carré de la Ligue des Champions. Il l'avait atteint une seule fois dans sa carrière : c'était avec Lyon en 2009-2010, il avait alors 25 ans. Et déjà quelques cheveux blancs
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