C'est une petite phrase lâchée au débotté qui risque de faire causer. Interrogé par l'agence de presse américaine Associated Press, Michel Platini, le président de l'UEFA, et candidat à la présidence de la Fifa, est revenu sur l'attribution de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Alors qu'il n'a jamais caché (contrairement à d'autres) avoir voté pour le petit Emirat gazier le 2 décembre, le dirigeant français, membre du comité exécutif de la Fifa, a admis qu'il avait "peut-être dit" ("might have told" en VO) à des responsables américains qu'il apporterait sa voix à la candidature de leur pays. Les Etats-Unis avaient été finalistes du scrutin d'attribution de la Coupe du monde 2022 face au Qatar, qui l'avait emporté au quatrième tour par six voix d'écart, 14 à 8.
"J'ai su ce qu'il serait bon de faire." "La désignation du Qatar a depuis été au coeur de plusieurs enquêtes journalistiques pointant du doigt des irrégularités ou des éléments troublants. En 2013, l'hebdomadaire France Football avait ainsi révélé la tenue d'une entrevue entre le président de la République de l'époque, Nicolas Sarkozy, le prince du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani, le représentant de Colony Capital, alors propriétaire du PSG, Nicolas Bazin, et Platini, qui, à l'époque, selon France Football, "envisageait" d'apporter sa voix aux Etats-Unis. Le président de l'UEFA l'avait déjà dit et il l'a répété à AP, "dans un sourire" : à cette occasion, "Sarkozy ne m'a jamais demandé de voter pour le Qatar, mais j'ai su ce qu'il serait bon de faire".
Dans cette affaire d'attribution de la Coupe du monde 2022, nommée le "Qatargate" par FF, le Qatarien Mohammed Bin Hammam, membre du comité exécutif de la Fifa au moment du vote, a été radié à vie en 2012 pour corruption. Pointé du doigt, notamment en raison du travail de son fils pour un équipementier qatarien, Michel Platini a toujours nié, y compris sur Europe 1, avoir touché la moindre somme pour offrir son vote au Qatar.
Michel Platini se défend de toute irrégularité, en décembre 2014 :