27.432 spectateurs. Vendredi, le stade Pierre-Mauroy a battu le record d'affluence pour une rencontre de Coupe Davis. Alors, comment c'était à l'intérieur ?
Les premiers indices étaient à l'extérieur. Quelques minutes avant le début de la rencontre, les supporters suisses captent déjà l'attention : tout de rouge vêtus, on les voit de bien plus loin. On les entend plus aussi. Ici klaxonner sur la route qui conduit au parking du stade ou là agiter leurs cloches. On est venu de toute la Suisse, comme Fabienne, Laurence et Lia, originaires du canton de Fribourg. Quel est le pronostic du jour ? Fabienne se lance : "1-1, Wawrinka va gagner mais Federer va perdre." Bien vu. Les Français sont plus discrets, même si certains n'ont pas ménagé leur peine : Aurélia et Jean-Philippe ont fait sept heures de voiture depuis Nantes pour encourager les Bleus. Ne disposant pas de billet pour le dimanche, tous deux espèrent que l'affaire sera pliée pour la France dès le samedi…
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Leur espoir d'un succès tricolore 3-0 a été vite douché, avec la victoire en quatre sets d'un impeccable Stan Wawrinka (6-1, 3-6, 6-3, 6-2). La France perd le premier point mais aussi la bataille du public. Acclamé lors de l'entrée des joueurs, au même titre que son coéquipier Roger Federer (mais ça, ce n'est pas une surprise), Wawrinka a même pu avoir l'impression de jouer à domicile. "Welcome to the jungle" (des Guns n' Roses) crachait la sono à l'arrivée des Suisses. Plus qu'une jungle, c'est presque dans un jardin suisse que "Stan the man" a pu évoluer.
L'entrée des joueurs dans le stade avant le hymnes :
L'amertume de Tsonga. "C'est un peu compliqué, c'est ce à quoi on s'attendait un peu", a convenu un Tsonga déconfit en conférence de presse. "Finalement, sur la présentation des équipes, ils applaudissent plus Stan que nous. Ils applaudissent plus Roger que nous... Et finalement, on entend pratiquement plus les Suisses que les Français dans le stade. C'est un peu dur. Sur une balle où il y a un litige, que Stan vient dire que la balle était faute, alors qu'elle est bonne… Je vais juste regarder la marque, je me fais siffler dans mon propre pays ! Pas par les Français mais par les Suisses, et personne ne dit rien... Oui, ça c'est un peu énervant !"
Le coin suisse situé derrière la chaise fait du bruit. Du côté bleu, ben on n'est pas en bleu... pic.twitter.com/uZoJWnaaWP— Europe 1 (@Europe1) 21 Novembre 2014
Les Suisses avaient leur attirail. Divisée en deux pour chacune des deux équipes, comme le veut le règlement, la tribune située derrière la chaise d'arbitre, a été largement animé par les Suisses, qui étaient venus avec tout leur attirail de supporters sous le bras, ce qui a pu donner l'impression, notamment sur les images télé, d'un match organisé en Suisse. Côté français, on retrouvait également les proches des joueurs. Mais peu (voire aucun) n'avaient fait l'effort de s'habiller en bleu…. Quelque chose nous dit que cela devrait changer, dès samedi, pour le double...
La pression qui aurait pu être mise bord terrain est rapidement tombée à plat, d'autant que les autres tribunes tout près du court étaient peuplés au choix de VIP en présidentielle, d'invités BNP Paribas, sponsor de la finale, ou de journalistes. Dans tous les cas, pas des populations susceptibles de mettre le feu.
On ne les voit pas sur les images TV mais les supporters français "colorés" sont là, au 2ème étage. #FRASUIpic.twitter.com/tH5qfAmu0g— Europe 1 (@Europe1) 21 Novembre 2014
Vendredi, pour trouver les supporters français grimés colorés en bleu, il fallait monter d'un étage. Ils avaient pris place aux côtés d'un autre groupe de supporter suisse, 10% de la billetterie (soit 2.700 places quand même) étant réservé aux supporters visiteurs. Il y a ce contingent officiel mais rien n'empêchait les fans de Federer et Wawrinka (suisses ou français) d'investir les lieux par ailleurs.
"La Monf" à donf d'entrée. Rien n'empêchait non plus Tsonga de réclamer le soutien du public, et notamment des tribunes les plus hautes du stade, celles où on voyait le moins bien mais surtout où il faisait moins chaud. Il ne l'a fait qu'à 2-5 dans la quatrième manche, quand il a sauvé deux balles de set… Un peu tard. Le spectateur français n'a pas forcément la culture du supporting, alors il faut parfois aller le chercher. C'est ce qu'a très bien compris Gaël Monfils. Dès ses premiers services, le Parisien a hurlé des "Allez" très sonores, autant pour lui que pour le public. Tout au long de sa démonstration face à Roger Federer, "La Monf" a apporté la preuve qu'il est un énorme tennisman mais aussi un incroyable showman.
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Ce fut notamment le cas lors d'un épique cinquième jeu dans le troisième set, quand il en a appelé au public entre chaque point. Et c'est tout naturellement que l'ambiance a monté d'un cran et que les supporters/spectateurs français ont pris le pas sur leurs homologues. Une ola a même pris forme juste avant la fin du match. La méthode Monfils, Julien Benneteau et Richard Gasquet, amenés à disputer le double, devront s'en souvenir samedi…
Pourquoi le vainqueur reçoit un Saladier d'argent ?