Diminué par une allergie au fromage, Gaël Monfils n'a pu imiter son compatriote Jo-Wilfried Tsonga en validant son billet pour les huitièmes de finale du Masters 1000 de Madrid. Le numéro 10 mondial a été contraint à l'abandon face à Juan Monaco (6-2, 3-0, ab.) après une heure de jeu. C'est également fini pour le prometteur Adrian Mannarino et l'inconstante Marion Bartoli, battus par David Ferrer (7-5, 0-6, 6-0) et Anastasia Pavlyuchenkova (7-5, 6-1). Gaël Monfils souhaitait retrouver à Madrid de la confiance et des sensations après une blessure au poignet gauche qui l'avait écartée des courts pendant deux mois. Peine perdue puisque le numéro un tricolore, terrassé par une terrible allergie au fromage, n'a pas pu aller plus loin que le deuxième tour dans la capitale espagnole. Au lendemain de sa solide prestation face au redoutable serveur Ivo Karlovic (6-3, 7-6), au cours de laquelle "la machine s'était remise en route", le Parisien n'a jamais pu défendre ses chances face au terrien Juan Monaco, contre qui il a finalement abandonné après une heure de jeu (6-2, 3-0, ab.). Une nouvelle déception pour "La Monf" qui aurait pu jouer un huitième de finale à sa portée face au vainqueur de la rencontre entre Tomas Berdych et Marcel Granollers, et qui perdra des points au classement ATP, puisqu'il avait atteint le stade des quarts ici-même l'année dernière. Ce soudain problème digestif, qui lui a donné la nausée pendant l'intégralité de la partie et altéré sa vision de la balle, tombe donc au mauvais moment. De quoi en faire tout un fromage ! Mannarino plein de promesses On devrait vite revoir sa belle patte de gaucher. Car opposer une telle résistance à un David Ferrer, seulement dépassé par l'ogre Rafael Nadal sur terre battue cette saison, n'est pas à la portée de n'importe quel gamin de 22 ans. Et des roues de bicyclette, comme celle encaissée au deuxième set, l'Espagnol, finaliste à Monte Carlo comme à Barcelone, n'a pas dû en prendre beaucoup depuis le début de sa carrière. Issu des qualifications, Adrian Mannarino, qui avait remporté son premier match dans un Masters 1000 face à l'Argentin Juan Ignacio Chela la veille, a longtemps fait trembler la tête de série numéro six mais n'a pas tenu la distance dans la troisième manche (7-5, 0-6, 6-0). Malgré un service peu performant (48% de premières balles), le 57e mondial a failli jouer un mauvais tour à l'un des chouchous de la Caja Magica, qui a su endiguer son déchet étonnant et profiter du manque d'expérience du Français pour conclure la rencontre après 1h54 de jeu. Ce revers ne laissera donc pas un goût amer à Mannarino, qui occupera lundi prochain le meilleur classement de sa jeune carrière. De quoi envisager des lendemains heureux. Bartoli, l'espoir fait vivre Les temps sont durs pour Marion Bartoli qui continue de faire le yo-yo sur terre battue. Son match du deuxième tour contre Anastasia Pavlyuchenkova, une joueuse au coup droit surpuissant, est le symbole de l'irrégularité actuelle de la douzième joueuse mondiale. La chef de file du tennis tricolore s'est en effet détachée à 5-2 dans le premier set, obtenant même une balle de manche, avant de s'effondrer et de perdre neuf jeux successifs. Un trou noir que l'Auvergnate ne pourra jamais rattraper avec une défaite sévère au final (7-5, 6-1). Battue dès son entrée en lice à Charleston et Barcelone, Bartoli ne compte que deux victoires pour quatre revers depuis le début de saison sur la surface ocre. Et il ne reste que trois petites semaines pour procéder à des réajustements avant de se retrouver Porte d'Auteuil. "Malgré la défaite, ça reste l'un de mes meilleurs matches sur terre battue cette année. Je suis sur une voie de progression. S'il fait beau à Rome et à Roland-Garros, où les terrains sont secs, je peux espérer de bonnes choses", s'est défendue l'Auvergnate. Espérons que les Dieux de la météo l'écoutent...