COUPE DAVIS - Monfils a battu Ferrer lors du quart de finale entre la France et l'Espagne. La France se place sur de bons rails. La victoire de Gaël Monfils ce vendredi face à David Ferrer (7-6, 6-2, 4-6, 5-7, 6-3) a apporté le premier point aux Bleus dans leur quart de finale de Coupe Davis contre l'Espagne, double tenante du titre. La surface rapide de la Grande Halle d'Auvergne à Clermont-Ferrand s'est transformée en un champ de bataille idéal pour le Parisien à la hargne retrouvée et à l'agressivité positive. Son état de forme était la grande inconnue du clan tricolore, privé de Jo-Wilfried Tsonga sur blessure. Monfils, propulsé n°1 français, a balayé les doutes, prenant le jeu à son compte beaucoup plus qu'à l'accoutumée sans toutefois renier ses qualités de défenseur hors pair. Un mélange qui a fini par écoeurer Ferrer, pourtant pas le dernier des combattants. Le souvenir de leur unique confrontation a aussi rappelé à Monfils qu'il avait la caisse pour se défaire des adversaires les plus coriaces. Sur la terre battue de Roland-Garros en 2008, le protégé de Roger Rasheed s'était frayé un chemin jusqu'en demies en battant le Valencian en quatre manches. Seulement en Coupe Davis, c'est une autre affaire. Et les garanties offertes par le Français avant la rencontre (deux matches disputés, une victoire et une défaite) n'avaient rien de comparable avec celles de l'Espagnol, habitué des matches à enjeux (huit victoires et deux défaites). L'entame de Monfils tendait à le démontrer avec un break concédé dès son premier jeu de service (0-3). Visiblement nerveux, il se parlait beaucoup entre les points et cherchait le soutien du clan tricolore. Tout allait finalement revenir dans l'ordre, le temps pour le Français de recoller au score (3-3), de se prendre pour Patrick Rafter au filet avec des volées réflexe et de remporter la première manche au jeu décisif (7-6). Très expressif, Monfils s'encourageait à grands coups de "Allez !" qui résonnaient dans la salle et faisaient vibrer les oreilles de Ferrer. Le break que s'octroyait le 17e mondial dès l'entame du deuxième set (2-0) confirmait la tendance, celle d'un joueur lancé à 100% dans la rencontre. Ferrer, moins alerte que lors de la première heure de jeu, lâchait une nouvelle fois son engagement pour permettre à Monfils de mener deux manches à zéro (6-2). Alors qu'en début de semaine il pestait contre la surface ultrarapide choisie par les Français pour perturber le lift des Espagnols, le voilà désormais bien plus inspiré que son adversaire. Vers une cinquième manche Mais Ferrer n'est pas du genre à abandonner. Infatigable travailleur du fond de court, le 12e joueur mondial parvenait peu à peu à mieux lire le service de son adversaire, moins tranchant que lors des deux premiers sets. Et la sanction ne tardait pas à tomber avec un break lâché assez tôt dans la troisième manche (3-1). Malgré trois balles pour recoller à 5-5, Monfils laissait finalement l'Espagnol relancer la rencontre (6-4). Et l'intensité grimpait en flèche avec deux hommes accrochés à leur engagement comme des berniques à un rocher, surtout le Français qui s'employait bien plus que Ferrer pour rester devant au score tout au long du quatrième set. Avant de craquer à cinq jeux partout. L'occasion était trop belle pour le Valencian qui s'offrait une cinquième manche décisive (7-5). Un coup derrière la tête ? Et bien non puisque Monfils adressait un message fort à son adversaire en lui prenant son service dès l'entame du dernier set grâce à une bonne tenue de terrain et des contres fulgurants (3-0). Pas assez pour enfoncer l'Espagnol, tenace et dangereux jusqu'au bout, notamment lorsqu'il obtenait une balle de débreak à 4-2. Le service du Français lui venait un temps à la rescousse, avant de le lâcher au plus mauvais moment, celui de conclure la rencontre (5-4). C'était finalement sur l'engagement de Ferrer que Monfils décrochait ses deux premières balles de match. La deuxième était la bonne d'un coup droit dans le contre-pied (6-4). Ce deuxième affrontement entre la France et l'Espagne, depuis la création du groupe mondial en 1981, part donc sous les meilleurs auspices. En 2004, le succès inaugural de Mathieu sur Moya n'avait pas empêché les Bleus de quitter la compétition en demi-finales (défaite 4-1). Gare donc au réveil espagnol.