Nadal égale Borg. Sixième finale pour Nadal. Et sixième titre. Après 2005, 2006, 2007, 2008 et 2010, l'Espagnol a remporté dimanche face à Roger Federer son sixième titre porte d'Auteuil. Le n°1 mondial s'est imposé en trois manches (7-5, 7-6[3], 5-7, 6-1) et 3h40' de jeu. Le Majorquin rejoint Björn Borg, qui s'est lui aussi imposé à six reprises à Roland-Garros en six finales (1974, 1975, 1978, 1979, 1980 et 1981). Avec dix titres du Grand Chelem (6 Roland, 2 Wimbledon, un Open d'Australie et un US Open), il n'est plus qu'à une longueur du Suédois (11 titres). Avec 16 victoires, Federer reste le joueur qui a gagné le plus de tournois du Grand Chelem. A lire : Nadal avec Borg dans la légende
Un Nadal impérial. Pourtant breaké sur son premier jeu de service, l'Espagnol a imposé sa loi sur la finale. Dos au mur, Nadal prit le service de Federer pour revenir à 5-4. Il enchaîna alors les jeux pour remporter la première manche en 1h12 de jeu. Pied au plancher, il réalisa le break d'entrée dans la deuxième manche. Malgré le retour de Federer, Nadal réussit à enlever cette manche grâce à un jeu décisif parfaitement maîtrisé. Ce fut quasiment le même schéma de départ dans le deuxième set où Nadal réussit le premier break pour mener 4-2 avant de se faire à nouveau rejoindre. Cette fois, Federer réussit à l'emporter (7-5). Mais après avoir sauvé trois balles de break dans le premier jeu du quatrième set, Nadal déroula et conclut l'affaire sur un 6-1.
Le trou d'air de Federer. Bien entré dans sa rencontre, le Suisse mena rapidement 5-2. Il s'offrit même une balle de set sur le service de Nadal mais l'amortie de revers échoua dans le couloir pour quelques centimètres. Dès lors, le Suisse sembla sortir de la rencontre, encaissant pas moins de sept jeux d'affilée entre 5-2 pour lui et 7-5, 2-0 pour Nadal. Tête basse, il a alors multiplié les fautes directes. Sur le seul deuxième set, il en a commis 23 contre 7 seulement pour l'Espagnol. Cette plaie l'a handicapé toute la rencontre, autant en revers qu'en coup droit.
Nadal présent à l'instant t. Comme face à Andy Murray au tour précédent, Nadal a été indomptable sur les points importants, que ce soit sur la balle de set sauvée à 5-2 dans le premier set, ou sur les balles de break concédées en début de quatrième. Mené 0-40 sur sa mise en jeu, il a réussi à renverser la situation. Trois jeux plus tard, Federer se retrouva dans la même situation, à 0-40 sur son service. Et après avoir commis sa première double faute du match dans ce jeu, il expédia un coup droit dans le filet. Cela a fait toute la différence.
Une interruption de 12 minutes. Pour la première fois de la quinzaine, le jeu a été interrompu par la pluie. Et pas à n'importe quel moment, à 7-5, 5-4, 40-40 dans la deuxième manche. Le court ne fut pas bâchée et les joueurs reprirent le jeu après douze minutes d'interruption. Au retour des vestiaires, Federer réalisa le break. Les balles un peu lourdes, le Suisse mit plus d'intensité dans ses coups. Mais Nadal réalisa un jeu décisif de haute volée pour mener deux sets à zéro.
Federer n'y arrive pas face à Nadal. C'est la quatrième fois que Federer s'incline en finale de Roland-Garros face à Nadal, après 2006, 2007 et 2008. Avec la demi-finale de 2005, c'est même la cinquième fois que le Majorquin bat le Suisse porte d'Auteuil. C'est aussi la quatrième fois consécutive que Federer s'incline en finale d'un Grand Chelem face à Nadal, après Roland-Garros et Wimbledon 2008 et l'Open d'Australie 2009.
Courier vingt ans après. Vainqueur en 1991 face à Andre Agassi, Jim Courier s'est à nouveau retrouvé sur le court central, la Coupe à la main. C'est en effet l'Américain qui a remis le trophée à Rafael Nadal, vingt ans après le premier de ses deux succès porte d'Auteuil. Un autre multiple vainqueur, Gustavo Kuerten, qui avait triomphé il y a dix ans (2001), était présent dans la tribune officielle.
Quelques mots en français pour Nadal. Dans son discours post-défaite, Federer a été égal à lui-même : humble et courtois envers son adversaire, qu'il a félicité de son tournoi. Nadal, lui, a fait l'effort de prononcer quelques mots en français. "Merci au public, merci beaucoup et à l'année prochaine." Oui, à l'année prochaine. Pour non plus être l'égal de Borg, mais le dépasser.