TENNIS - David Nalbandian constitue la principale force de l'équipe d'Argentine, qui défie la France ce week-end en Coupe Davis. Homme de peu de mots, David Nalbandian a tout de même accepté de lever, à sa façon, le voile sur la tactique qu'il compte employer vendredi face à Gaël Monfils, pour le match au sommet de cette demi-finale de Coupe Davis franco-argentine. "Il n'y a pas de secret, souffle "El Gringo". Je suis prêt au combat et je dois bien jouer dès le début pour réussir à l'emporter." Les explications, l'ancien numéro 3 mondial préfère les livrer sur le terrain, ce n'est pas une nouveauté. Débarrassé momentanément de l'ombre grandissante de son jeune compatriote Juan Martin Del Potro, il est aujourd'hui l'incontestable leader d'une équipe argentine qui se présente sans complexe au Palais des Sports de Gerland. L'homme de Cordoba sait surtout se donner corps et âme lorsqu'il s'agit de défendre la mère-patrie, et la manière dont il est venu dépanner les siens lors du quart de finale face à la Russie en dit long sur son engagement. Vainqueur successif de Davydenko et Youzhny alors qu'il n'avait plus disputé le moindre match depuis de nombreuses semaines en raison d'une blessure à la hanche, Nalbandian glane le point décisif pour permettre à son équipe de regoûter au dernier carré d'une compétition où l'Argentine, après trois échecs en finale (1981, 2006 et 2008), espère enfin soulever le Saladier d'Argent. Mais pour ça, il faut d'abord se débarrasser de la France. Monfils mène 3-1 Une mission qui commence dès vendredi, face à Monfils, un adversaire qu'il n'apprécie guère. En trois affrontements face au Parisien, il ne l'a en effet emporté qu'à une seule reprise, lors de Roland-Garros 2007, pour deux défaites depuis, en huitièmes de finale des Jeux de Pékin (6-4, 6-4) et au troisième tour de l'US Open quelques semaines plus tard (6-3, 6-4, 6-2). Mais pas de quoi donner une confiance démesurée ou un avantage psychologique quelconque à son adversaire. "Je vais essayer de me concentrer sur moi-même, de bien gérer mes émotions, préfère évacuer le quart de finaliste du dernier Grand Chelem de l'année. Après, ça reste un match de tennis, face à un très bon joueur bien sûr, mais l'important va être surtout de bien gérer mes émotions." Pas vraiment du genre à se laisser troubler par ses émotions, Nalbandian constitue bien la menace numéro un pour des adversaires qui connaissent bien les qualités du bonhomme, à l'image de l'entraîneur tricolore. "Objectivement, quand il joue comme il a fait à Bercy ou aux Masters, il bat tous les meilleurs joueurs du monde", constate Guy Forget. Mais le héros de la Coupe Davis 1991 veut croire que ses hommes ont tout pour le "dérégler", et en particulier Monfils, "qui possède toutes les armes. C'est un athlète extraordinaire qui peut vous mettre la tête à l'envers ". La faculté de Nalbandian à remporter ses deux simples déterminera vraisemblablement l'issue de cette confrontation, la clé d'un week-end qui s'annonce enflammé. Mais Nalbandian en a vu d'autres...