Deux mois après avoir partagé les points pour leur entrée en lice dans cette Ligue des champions, Naples et Manchester City se retrouvent mardi au San Paolo, lors de la cinquième levée, pour la petite finale du groupe A. L'occasion idéale pour les Citizens, meilleure équipe que Walter Mazzarri ait rencontré depuis ses débuts sur le banc napolitain, de valider leur billet pour les huitièmes de finale et de préparer leur prochain mercato. "La meilleure équipe que j'ai rencontrée depuis mon arrivée à Naples". A l'aube d'affronter Manchester City, pour une rencontre à quitte ou double, Walter Mazzarri ne passe pas par quatre chemins pour qualifier l'actuel leader de Premier League (onze victoires et un nul). Une formation à qui ses protégés ont pris deux points, en les contraignant au match nul en Angleterre (1-1), et qui visera la qualification directe pour les huitièmes de finale à San Paolo en guise de revanche. Mais pas uniquement. L'invulnérabilité mancunienne en championnat n'a pas rassasié la gourmandise de Khaldoon Al Mubarak, ce dernier envoyant des scoots depuis plusieurs semaines pour superviser les performances de Marek Hamsik, d'Ezequiel Lavezzi et d'Edinson Cavani, trois joueurs qui obsèdent Mancini. Mardi, il économisera des points miles puisque tout ce beau monde se retrouvera sur la même pelouse que ses hommes. Marek Hamsik (10 matches, 2 buts en Serie A): Le soufflé est retombé cette semaine. Courtisé par nombre de grands clubs européens, dont le Paris Saint-Germain, Marek Hamsik a laissé prendre la sauce avant de subitement la transformer en mousseline en parlant de prolongation de contrat. "Pourquoi je souhaite rester au Napoli ? Car le meilleur est à venir, a déclaré le meneur slovaque. Je suis ici depuis cinq saisons et je me sens un peu Napolitain. Naples est ma seconde maison." Voilà de quoi couper la chique aux entraîneurs intéressés par la venue de ce fuoriclasse, autant capable de bien faire jouer ses partenaires que d'y aller de son exploit personnel. De quoi, également, le refocaliser sur sa saison actuelle, pas vraiment à la hauteur des attentes des tifosi. Même si son coach s'en défend: "Hamsik et Cavani ne sont absolument pas en crise. Je sais quelles sont les consignes, et tout le travail obscur qu'ils font pour l'équipe." Même sans cette plaidoirie, City aurait continué, et continuera d'ailleurs, à jouer les espions pour convaincre l'homme à la crête de revenir sur ses déclarations. Ezequiel Lavezzi (9 matches, 2 buts): Des trois joueurs offensifs visés par les Citizens, Ezequiel Lavezzi est sans doute le plus méconnu. Mais pas le moins talentueux. Pour trouver un palliatif à Carlos Tevez, plus boudeur que jamais, Roberto Mancini avait fait de l'attaquant argentin sa priorité pour remplacer son compatriote dans l'effectif pléthorique de City. Mais le technicien italien avait essuyé un refus catégorique, le Napoli n'étant pas disposé à laisser filer le chouchou de San Paolo, fixant même une clause libératoire aux alentours des trente millions d'euros. On est ainsi loin de l'empoignade qui l'avait opposée au président De Laurentiis, lequel avait reproché à Lavezzi de parfois se comporter comme un "Argentin et pas comme un Napolitain"."J'ai dit à son agent que je voudrais que le joueur vienne avec moi une journée en bateau, histoire de lui faire un lavage de cerveau. Il y a certaines erreurs qui ne doivent plus être commises". Apparemment, l'air du large a apaisé les tensions et a remis les idées en place d'El Pocho puisque ce dernier est l'homme en forme des Partenopei. Edinson Cavani (9 matches, 4 buts): Avec ce Matador-là, les taureaux peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Edinson Cavani peine en effet à confirmer son magnifique exercice précédent (33 buts en 45 rencontres de championnat et de coupe d'Europe), manquant de présence et d'adresse dans la zone de vérité. En 12 matches toutes compétitions confondues, l'attaquant uruguayen n'a trouvé que six fois le chemin des filets. Et encore son triplé signé aux dépens de l'AC Milan (3-1), pour sa prestation la plus aboutie de la saison, remonte au 18 septembre dernier. "Je travaille, je bouge bien sur le terrain, si je continue comme ça les buts arriveront. Je veux marquer, mais le plus important c'est de gagner", répète El Matador, fidèle partisan de la méthode Coué. Pourtant, cette période de disette, que certains décrivent comme une crise de confiance, n'empêche pas les recruteurs mancuniens de garder un oeil sur cet attaquant racé et altruiste.