Depuis quelques jours, les supporters d’Arsenal priaient pour ne pas lire cette information. Mais mardi après-midi, le club a officialisé la nouvelle via un communiqué : "un accord de principe a été trouvé pour le transfert de Samir Nasri à Manchester City". Le richissime propriétaire émirati n’a pas hésité à mettre près de 28 millions d’euros sur la table pour s’attacher les services du désormais ex-gunner. Mais après le départ de Cesc Fabregas à Barcelone et un mauvais début de championnat, ce nouveau transfert ne fait qu’accentuer le malaise autour du club londonien.
Aucun titre à Arsenal
Ce n’est plus qu’une question d’heures et de détails. Samir Nasri doit encore passer la visite médicale réglementaire mais il jouera bien chez les Citizens cette saison. Et pourtant, l’affaire était loin d’être conclue au début de l’été. Arsène Wenger était prêt à dire adieu à Fabregas ou Nasri, mais certainement pas aux deux. Les 10,5 millions d'euros de salaire annuel ont peut-être fini par convaincre Nasri.
Samir Nasri a dû également penser à son avenir personnel. Après cinq saisons à l’OM et trois à Arsenal, son palmarès est toujours vierge. Deux finales de Coupe de France (2006 et 2007) et une finale de Coupe de la Ligue (2011) ne sauraient satisfaire un joueur avec son potentiel. En équipe de France, la concurrence de Marvin Martin et ses performances en dents de scie à un an de l’Euro 2012 ont dû également l’aider à réfléchir.
Une transition mal assurée
Si le milieu de terrain des Bleus a senti que le vent avait tourné, c’est aussi que le baromètre d’Arsenal est en panne. Les Gunners d’Arsène Wenger n’ont plus rien gagné depuis 2005. Et cette nouvelle saison commence bien mal. Battus le week-end dernier à domicile par Liverpool (0-2), après un nul concédé à Newcastle (0-0), le club londonien apparaît sans ressource sur le terrain.
Finies les années folles des Cannoniers. En 1998 et 2002, Arsène le "professeur" remportait le doublé Cup-Championnat. Avec une politique de recrutement très intelligente basée sur l’achat de jeunes talents inconnus, l’entraîneur français a mené le club au sommet. Il a souvent puisé dans la formation française et enrôlé de nombreux frenchies. La formule a cartonné et Arsenal a intégré le Big Four, club très fermé des quatre meilleurs clubs d’Angleterre (avec Manchester United, Chelsea et Liverpool).
Mais depuis le départ de ses stars comme Thierry Henry et Patrick Vieira, Arsenal n’a pas réussi à assurer la transition. Les nouvelles recrues comme Tomas Rosicky, Andrei Archavine ou Jack Wilshere n’ont pas fourni le rendement escompté. Arsène Wenger, lui-même, semble désarmé et de l’autre côté de la Manche, ses détracteurs n’hésitent plus à le critiquer publiquement.
Ne pas louper les barrages
L'entraîneur français, d’habitude serein, a d’ailleurs perdu son sang-froid ces derniers mois. Une première fois suspendu par l’UEFA pour avoir émis des critiques contre l'arbitre de Barcelone-Arsenal en mars dernier, il a écopé lundi d’une nouvelle sanction. En rentrant en contact avec son banc par l'intermédiaire d'un de ses adjoints, Boro Primorac, et ce malgré les injonctions du délégué UEFA de cesser, à la pause, Wenger a été suspendu pour deux nouveaux matches.
En juillet dernier, le "professeur" faisait une annonce dans les colonnes du Daily Mirror : "imaginons la pire situation, que nous perdions Fabregas et Nasri, on ne pourrait convaincre personne que nous sommes ambitieux après ça". Cette déclaration trouve une résonnance particulière après l’annonce du transfert de Samir Nasri. Mais Arsenal et Arsène Wenger n’ont pas le temps de s’épancher sur leurs problèmes. Et pour cause, les Gunners jouent déjà très gros mercredi sur la pelouse de l’Udinese en barrages de Ligue des champions. Après une victoire très mince (1-0) au match aller, les supporters craignent déjà le pire. Une élimination sanctionnerait un peu plus le déclin d’Arsenal…