Pour Yannick Agnel, le rêve américain a tourné court. Moins d'un an et demi après s'être installé aux États-Unis, à Baltimore, le champion olympique du 200 m a annoncé mardi qu'il rentrait en France, à Mulhouse, confirmant ainsi une information publiée le matin même dans le quotidien L'Equipe.
"Je partais (aux USA) avec beaucoup d'espoirs et au final, cette méthode ne s'est pas avérée adéquate pour moi. Je suis quand même à 18 mois des Jeux olympiques. Si je veux réagir, c'est maintenant. C'est une décision raisonnée", estime Agnel, 22 ans. "Je ne peux pas me permettre de rester à un endroit si je n'ai plus confiance en la méthode, si je vois que ça va dans le mauvais sens. Je ne peux pas le faire par orgueil, ce serait idiot." Agnel va désormais s'entraîner avec Lionel Horter, directeur technique national démissionnaire. Par le passé, Horter a notamment a été le coach de Roxana Maracineanu, de Laure Manaudou et d'Amaury Leveaux.
Une décision "raisonnée", "réfléchie". A Baltimore, Agnel ne s'est visiblement jamais adapté à l'entraînement imposé par Bob Bowman, mentor de Michael Phelps. "L'année a été excellente sur l'état d'esprit, ça a été une super aventure mais la méthode américaine a été trop difficile à digérer", explique-t-il. Champion du monde du 200 m, l'an dernier, à Barcelone, quelques mois seulement après avoir annoncé son départ du club de Nice, où l’entraînait Fabrice Pellerin, Agnel a dû se contenter de la médaille de bronze, cet été, lors des championnats d'Europe. Aligné également sur 400 m, il avait été éliminé dès les séries.
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"Je suis quelqu'un d'assez sensible et j'imagine déjà pas mal de gens dire : 'il se la pétait vachement, il est parti aux États-Unis et maintenant il revient la queue entre les jambes.' Ce qui n'est absolument pas le cas", insiste Agnel. "Si je change, c'est qu'il y a une raison, que c'est raisonné, que c'est réfléchi. Je viens du sud de la France et je suis quand même allé sur Baltimore et sur Mulhouse. Si j'avais voulu vraiment me la couler douce, je serais allé sur des endroits qui sonnent plus exotiques où on travaille moins." Avant les JO de Rio, à l'été 2016, Agnel aura l'occasion de mesurer les effets de sa nouvelle préparation lors des Mondiaux 2015, qui auront lieu à Kazan, en Russie.