Hatem Ben Arfa va porter le maillot de l'OGC Nice pour la première fois en compétition officielle, samedi soir, lors de la 1re journée de Ligue 1, face à l'AS Monaco, six mois après en avoir été interdit pour des raisons réglementaires*.
Et c'est à se demander si ce n'est presque pas mieux comme ça. Pourquoi ? Parce que les circonstances de la rencontre - reprise de la saison, plein été, derby de la Côte d'Azur face à Monaco - donnent à ce retour le piquant qu'il mérite. Car avec Hatem Ben Arfa, la Ligue 1 récupère l'une des pépites du football français, un joueur étonnant, capable du meilleur comme du pire. Le meilleur, ce sont ses dribbles déroutants, ses percées balle au pied et quelques buts d'anthologie avec Newcastle. Le pire, ce sont ses écarts de conduite, ses errements, sur et en dehors du terrain et son refus, par exemple, d'entrer en jeu lors d'un OM-PSG par orgueil mal placé. Quelle version d'Hatem aura-t-on cette année ? Nice espère que ce sera la bonne.
"Un pari qu'il faut tenter." "On peut appeler ça un pari (d'engager Ben Arfa), mais quand on est un club comme Nice, c'est un pari qu'il faut tenter de toute façon", admet sans mal au micro d'Europe 1 le président de l'OGCN, Jean-Pierre Rivère. "Je suis très heureux qu'il soit chez nous, ne serait-ce sur le plan humain, parce que c'est un garçon qui a donné des engagements et qui les a respectés. C'est rare dans le football et rien que pour ça, j'espère qu'il va faire une très belle saison et se faire plaisir." Avant de se faire plaisir, "HBA", qui a repoussé des offres comme celle du Besiktas Istanbul, devra retrouver la forme, lui qui, pendant six mois, s'est entretenu de son côté, avec même quelques matches de "five" entre amis en région parisienne.
Tu fais un foot entre pote au five d #Aubervilliers, et là, tu vois #Hatem#BenArfa. Normal. @Nabil_djellitpic.twitter.com/UorBaZ4vcp
— Julien Ricotta (@julienricotta) February 25, 2015
"Mec normal" et "artiste exigeant". "C'est un joueur qui a peu joué ces derniers temps, donc il a besoin de se remettre dans le rythme, on va lui laisser le temps. L'objectif, c'est qu'il se fonde dans le collectif", insiste le président du Gym. Le collectif niçois, Ben Arfa l'a découvert cet été, à l'entraînement, mais également à travers une série de six matches amicaux. Où le néo-Niçois, qui a joué 300 minutes en tout, s'est plutôt montré à l'aise (un but sur penalty et deux passes décisives) au sein d'une attaque remaniée, avec notamment l'arrivée de l'ancien Monégasque Valère Germain. Mais à Nice, Ben Arfa retrouve également des visages connus, comme son ancien coéquipier à Lyon, Mathieu Bodmer, qui a joué un rôle décisif dans son arrivée.
"Il est à un tournant dans sa carrière après une petite cassure", explique Bodmer. "Nice va lui laisser le temps et la tranquillité pour repartir sur de bonnes bases. A 28 ans, il est assez mature pour ne plus faire de petites erreurs. C'est un mec normal dans le groupe mais aussi un artiste exigeant avec lui-même." Ben Arfa, un "mec normal", qui compte quand même cinq titres de champion de France (quatre avec Lyon et un avec Marseille), et qui va évoluer avec Nice dans d'autres sphères, moins élevées. Mais où il ne sera pas moins attendu.
*Ben Arfa avait déjà évolué avec deux clubs différents durant la saison 2014-15, une équipe de jeunes de Newcastle et Hull City, et un joueur n'a pas le droit de porter trois maillots différents lors d'une saison.