"Nola Circus" : quand des sportifs mettent la main à la poche

Image du film "Nola Circus" (1280x640) Copyright Destiny Films
"Nola Circus", une comédie qui revendique son influence tarantinesque… © Copyright Destiny Films
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avec Émilie Bonnaud , modifié à
CINÉMA - Cette comédie qui sort sur les écrans mercredi é été produite par plusieurs personnalités du sport français.

Boris Diaw, Mawime Mermoz, Bacary Sagna, Michael Ciani, Luc Abalo, Nicolas Batum, Nando de Colo, Ian Mahinmi, Louis Saha, Alexis Ajinça, Ronny Turiaf… Tous ces sportifs ont un point commun. Ils ont tous porté le maillot d'une équipe de France, de basket, football, handball ou rugby. Mais ils ont aussi en commun d'être crédités, en plus du Suisse Johan Djourou, au générique de la comédie Nola Circus, qui sort sur les écrans français mercredi.

Affiche du film "Nola Circus"

Ce prestigieux casting ne se retrouve pas derrière la caméra pour des caméos mais derrière, loin derrière, à l'origine même du projet. Ils sont en effet crédités en tant que producteurs exécutifs via la société The Illicit Producers (Les producteurs illicites, ce qui traduit assez bien l'originalité de l'entreprise). En clair : ils ont apporté les fonds nécessaires pour donner naissance au film. La pratique, relativement courante aux États-Unis, est une première en France.

Nola Circus est présenté comme une "comédie sexy":


Un scénario échoué sur un bureau. Tourné en anglais, Nola Circus décrit l'idylle improbable entre un barbier noir et une jeune femme blanche à La Nouvelle-Orléans (d'où le Nola du titre, surnom de la ville). La genèse de ce projet est presque aussi originale que le ton du film, inspiré des comédies à l'américaine, quelque part entre les frères Farrelly (Mary à tout prix) et les films d'Eddie Murphy. Resté longtemps dans les limbes de la préproduction cinématographique, le scénario est tombé entre les mains de Makhtar N'Diaye, ancien basketteur devenu agent, comme le raconte M le magazine du Monde. Venu rendre visite à un gestionnaire de patrimoines de joueurs NBA, celui-ci a lu le scénario trouvé par hasard sur un bureau voisin, celui du réalisateur Luc Annest.

De main en main, de bouche à oreille… Ce scénario, "pas fait pour rassurer" de l'avis du cinéaste, dont c'est le premier film, plaît à Makhtar N'Diaye. L'ancien joueur montre ce scénario à Boris Diaw. Le capitaine de l'équipe de France de basket apprécie. Un autre producteur, Arnaud Bettan, qui travaille dans l'agence de communication Havas Sports & Entertainment, entre dans la danse. Dès lors, la machine, entretenue par le bouche-à-oreille et les affinités des uns et des autres, se met en route et les participations arrivent, comme celle du handballeur Luc Abalo.

"Ce qui m'a motivé, c'est le réalisateur, Luc Annest, que j'ai rencontré", raconte au micro d'Europe 1 la star du PSG, qui reconnaît avoir investi "une dizaine de milliers d'euros" dans le projet. "J'ai été l'un des derniers à être contactés, donc je peux vous dire que quand on sait qu'il y a Diaw, Batum, Mermoz, Sagna, déjà, ça rassure (…) Je me suis plongé dans ce projet-là sans appréhension parce que, quoi qu'il arrivait, je me suis dit que ce serait une belle expérience. Maintenant que le film est fini, monté et qu'il va être diffusé en salles, je suis vraiment content et fier de faire partie de ce projet." Une partie des sportifs engagés dans ce projet reverseront 5% des recettes du film à des associations caritatives, précise également Le Monde.

Diaw et Abalo réalisateurs en herbe. Une première aventure dans le cinéma qui en appelle d'autres pour ces grands noms ? Comme Boris Diaw, Luc Abalo entend réaliser bientôt son premier court-métrage, sous la supervision du réalisateur de Nola Circus, Luc Annest, dans un logique renvoi d'ascenseur. "Je vais réaliser un court-métrage avec lui. Ça va être un peu mon coach, il va m'enseigner tout ce qu'il sait pour réaliser un court-métrage. Moi, je serai plus orienté vers ça en fait, plus vers la réalisation." Un grand sportif réalisateur, peut-être la prochaine étape de cette révolution de l'entertainment à la française ?