"Clasico". A deux jours de l'affiche de dimanche soir (21h) entre l’Olympique de Marseille et le PSG, vous allez l’entendre à toutes les sauces. Mais au fait, d’où vient vraiment cette appellation ? Europe1.fr vous dit tout sur un terme largement usurpé.
Ça veut dire quoi ? Clasico, "ça vient de la classe (l'école), ce sont les choses qui sont dignes d’être enseignées", nous explique le linguiste Alain Rey qui qualifie le terme Clasico de "superlatif artificiel". "Il y a ici l’idée que dans l’ensemble des rencontres du championnat, il y en a une qui mérite plus l’attention que les autres". PSG-OM ou OM-PSG, mieux qu’un Sochaux-Toulouse ou un Valenciennes-Bastia, on en convient.
Un emprunt à l'espagnol. En Espagne, les deux cadors de la Liga, le Real Madrid et le FC Barcelone s’affrontent chaque année dans le Clasico (en italique, ça fait plus authentique). C’est LE sommet du championnat espagnol, un match retransmis dans plus de 150 pays. Il faut fouiller dans le passé de nos voisins ibériques pour mieux comprendre le terme. Remonter à la guerre civile (1936-1939) et trouver les racines d’une opposition entre le siège du gouvernement franquiste, situé à Madrid, et les ennemis indépendantistes catalans, rassemblés à Barcelone.
Si les fans de foot se régalent devant le Clasico, le vrai, les puristes se tournent aussi vers le SuperClasico, son homologue argentin beaucoup moins connu. De l’autre côté de l’Atlantique, ce derby de la ville de Buenos Aires oppose chaque saison Boca Juniors à River Plate (photo).
>>> Et en France alors, pourquoi utilise-t-on ce terme ?
Le Clasico, une imposture en France. "Quand Canal + a décidé d’utiliser ce terme au début des années 2000, c’était une énorme imposture", raconte Cherif Ghemmour, journaliste à So Foot. "Au milieu des années 2000, le PSG et l’OM n’étaient absolument plus les grands clubs européens qu’ils avaient été dans les années 90". Le club ultra-dominateur dans les années 2000 en France, c’était Lyon et non pas Paris ou Marseille.
"Cette invention de Canal + était totalement symptomatique de la faible qualité du championnat de France à cette époque-là", estime encore Cherif Ghemmour. Et comme Canal + avait mis le prix fort pour s’octroyer les droits télé de ces rencontres, il fallait bien trouver un moyen de les vendre. Le terme Clasico est alors sorti du chapeau.