Loin des fastes du "clasico" et des stars de l’OM et du PSG, qui seront sur la pelouse du stade Vélodrome, dimanche soir, pour le choc au sommet de la 31e journée de Ligue 1, un autre match à distance oppose les deux rivaux, respectivement troisièmes et premiers du classement : celui entre les jeunes du centre de formation, qui tentent de se faire une place dans deux effectifs de haut niveau, où les places sont très chères. Loin de la tradition formatrice de Lyon, de Monaco ou de Rennes, les "minots" marseillais et les "titis" parisiens éprouvent les plus grandes difficultés à percer chez les professionnels. Quatre jeunes labellisés "made in" Marseille et Paris ont pourtant réussi à gratter du temps de jeu cette saison. Alors, qui sont les plus forts ?
>> Les minots marseillais
Baptiste Aloé, 20 ans, défenseur central (12 matches joués dont 4 comme titulaire, 1 but). Arrivé dès son plus jeune âge à Marseille, Baptiste Aloé a gravi tous les échelons dans son club formateur. Le natif de La Ciotat a été élu meilleur jeune du centre de formation en 2013, avant de signer son premier contrat professionnel à l’été 2014. Suite logique de sa progression, le défenseur central connaît son baptême du feu avec l’équipe première de l’OM en novembre dernier, contre Lens (2-1). Petit à petit, Baptiste Aloé tape dans l’œil de son entraîneur. Marcelo Bielsa lui accorde sa confiance et n’hésite pas à le titulariser contre Toulouse (6-1) et Lens (4-0), au mois de mars, en l’absence du titulaire habituel du poste, Jérémy Morel.
"Aloé est quelqu’un dont le centre de formation nous avait parlé et dont nous attendions beaucoup. Il a mûri plus vite, il très fort mentalement et très discipliné avec l’instinct défensif", a insisté Bielsa à la mi-mars. Cerise sur le gâteau, le minot a marqué son premier but en pro, contre Toulouse. Avec déjà 12 apparitions, dont 4 comme titulaire, Aloé est assurément l'une des bonnes surprises marseillaises cette saison. Le minot a même fêté la semaine dernière sa première titularisation avec l’équipe de France Espoirs, victorieuse contre l’Estonie (6-0). L’OM tient peut-être un futur cadre pour son arrière-garde.
Stéphane Sparagna, 20 ans, défenseur central (4 matches joués, 1 titularisation). Lui aussi est défenseur central, né dans la région marseillaise. Il a effectué toutes ses classes dans le club phocéen. Stéphane Sparagna a pourtant connu la trajectoire inverse de celle de son coéquipier Baptiste Aloé. Le jeune Marseillais avait été titularisé dès la première journée par Marcelo Bielsa, contre Bastia (3-3). Mais le minot avait éprouvé les pires difficultés pour ses premiers pas en pro, au point d’être remplacé à la mi-temps.
Depuis, Sparagna se morfond sur le banc, quand il n’est pas envoyé en équipe réserve. Car le jeune défenseur central n’a toujours pas signé de contrat pro, son contrat stagiaire se terminant en juin prochain. Pourtant, c'est un talent prometteur. Il a ainsi hérité du brassard de capitaine la semaine dernière avec l’équipe de France U20, contre l’Uruguay (1-1). Mais son avenir à l’OM reste bien flou pour le moment.
>> Les titis parisiens
Jean-Christophe Bahebeck, 21 ans, attaquant (14 matches joués, 3 comme titulaire, 2 buts et 3 passes décisives). Son retour au PSG, cet été, avait été accueilli par des moqueries. Car le prêt de Jean-Christophe Bahebeck à Valenciennes, la saison dernière, s’était soldé par un cuisant échec. L’attaquant n’avait marqué que deux buts (en 19 apparitions) avec le VAFC, relégué en Ligue 2 à la fin de la saison. Mais Bahebeck a finalement réalisé une excellente préparation estivale avec le PSG. L’attaquant fut récompensé par une place de titulaire lors du Trophée des champions, remporté par les Parisiens contre Guingamp (2-0). Conservé par le PSG, Bahebeck effectue des entrées en jeu intéressantes, à défaut d’être géniales, et insuffisantes pour remettre en cause la hiérarchie au sein de l'attaque parisienne.
Bahebeck ne peut espérer autre chose qu’un rôle de second couteau. Et soyons honnête : si le jeune attaquant a été conservé par le PSG, c’est aussi et surtout pour raison règlementaire. En effet, les équipes alignées en Ligue des champions doivent impérativement compter quatre joueurs formés au club. Bahebeck a donc permis au PSG d’entrer dans les clous, à moindre frais.
Adrien Rabiot, 20 ans, milieu de terrain
(13 matches joués, dont 7 comme titulaire, 3 buts). Des quatre joueurs, il est le plus doué, et de très, très loin. Adrien Rabiot fréquente le groupe professionnel du PSG depuis la saison 2012-2013, alors qu’il n’avait que 17 ans. Depuis deux ans, le longiligne milieu de terrain est un symbole pour le club parisien. Passé par de nombreux clubs - dont six mois à Manchester City - chez les jeunes avant de se fixer au PSG, sa technique et sa vision du jeu enchantent le Parc des Princes. Mais l’histoire d’amour entre Rabiot et le PSG a failli tourner court.
Le jeune joueur, conseillé par sa mère, s’est opposé frontalement à ses dirigeants en début de saison au sujet de sa prolongation de contrat. Exclu du groupe, il est même tout proche d’être transféré. Mais en octobre, à la surprise générale, Rabiot prolonge jusqu’en 2019, avant d'être réintégré au groupe pro. Depuis, le milieu de terrain a retrouvé du temps de jeu au PSG et a été convoqué avec l’équipe de France Espoirs la semaine dernière contre l’Estonie, avec deux passes décisives à la clé. Quand on vous dit que le garçon est plein de talent.
>> Verdict
Les Parisiens remportent haut la main le match des jeunes pousses. Même si, dimanche soir, aucun de ces quatre joueurs ne devraient être titulaires pour le "clasico" à la française…
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