Au lendemain de la défaite du PSG sur la pelouse du Benfica Lisbonne, c'est au tour de l'Olympique de Marseille de clore sa phase de groupes de la Ligue des champions, mercredi soir. L'approche de la rencontre n'est évidemment pas la même. Alors que le club parisien était déjà qualifié, l'OM, lui, est déjà éliminé. Ce qui n'empêche pas qu'une victoire face au Borussia Dortmund serait gratifiante, à plusieurs points de vue.
Pour ne pas terminer "Fanny". Depuis la victoire du Viktoria Plzen, mardi soir, contre le CSKA Moscou (3-2), l'OM est seul en Europe. Le club présidé par Vincent Labrune est en effet le seul à ne pas compter le moindre point en Ligue des champions cette saison. S'il venait à être battu, mercredi soir, au Vélodrome, il deviendrait même le premier club français à signer ce triste exploit. Il rejoindrait dans l'histoire des "grands" noms du football européen comme les Slovènes de Zilina ou les Roumains de l'Otetul Gelati. Ce serait également une drôle de façon de célébrer le vingtième anniversaire de la victoire de l'OM en C1, en mai 1993.
"Il ne faut pas oublier que nous avons zéro point", a justement rappelé le capitaine de l'OM, Steve Mandanda, mardi, en conférence de presse. "Employez les qualificatifs que vous voulez, c'est quelque chose qui me frustre, me vexe. C'est très important pour moi de faire un gros match et de prendre des points." Prendre des points, ce n'est peut-être pas un lapsus. Le seul point du match nul ne serait peut-être pas suffisant pour effacer le mauvais souvenir de ces cinq défaites consécutives, les frustrantes (contre Arsenal) comme les cuisantes (à Dortmund).
Pour lancer idéalement Anigo. Ce match de la dernière chance sera également le premier de José Anigo sur le banc de l'OM. Enfin, le premier de son troisième passage, après l'été 2001 et l'année 2004. Propulsé samedi à la tête de l'équipe après l'éviction surprise d'Elie Baup au lendemain de la défaite face à Nantes (3-0), le désormais ex-directeur sportif se voit proposer un drôle de défi avec la venue du Borussia Dortmund. S'il a perdu plus de matches qu'il n'en a gagnés avec l'OM en Ligue 1 (33% contre 36%), Anigo est en revanche le dernier homme à avoir conduit l'OM en finale d'une Coupe d'Europe. C'était en Coupe de l'UEFA, en 2004.
Même s'il devait poursuivre son intérim au-delà de la fin d'année civile, Anigo ne pourrait évidemment pas reproduire un tel exploit puisque l'OM, dernier de son groupe, ne sera même pas reversé en Ligue Europa, "privilège" réservé aux clubs classés troisièmes. L'ancien futur ex-coach de l'OM a donc un match pour redorer le blason européen des Phocéens. "La Coupe d'Europe, c'est quelque chose qui m'a plutôt bien réussi", a-t-il souligné mardi. "Je ne crois pas avoir perdu beaucoup de matches, deux sur 12 en fait." Voilà qui est plutôt rassurant, alors que l'OM reste sur huit défaites en neuf matches en Coupe d'Europe.
Pour se relancer en Ligue 1. Même s'il venait à l'emporter, cela ne changerait rien à l'avenir de l'OM. A l'avenir de l'OM sur la scène européenne, s'entend, puisqu'il est condamné à la dernière place de sa poule. En revanche, dimanche, le club phocéen sera à nouveau sous le feu des projecteurs avec le choc des Olympiques, contre l'OL. Et, à l'entame de cette semaine à deux matches, le président du club, Vincent Labrune, a clairement annoncé la priorité. "Le match le plus important et de très loin, c'est celui contre Lyon", a-t-il avancé. "Ce n'est pas un cadeau pour José. On ne peut pas demander un miracle contre Dortmund. Pour le contenu, l'envie, oui. Mais pas pour le résultat." C'est d'autant moins un cadeau qu'Anigo, pour ses retrouvailles avec le banc, sera privé de Mathieu Valbuena, André Ayew, Nicolas Nkoulou et Jean-Alayxis Romao.
Pour battre le "modèle". Cet été, Vincent Labrune avait clairement indiqué que le Borussia Dortmund, club puissant à la forte implantation populaire, était le nouveau modèle de l'OM. José Anigo l'a rappelé mardi, le Borussia est "une référence". Ce serait donc un beau symbole que le vice-champion de France renverse le vice-champion d'Europe.
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Pour aider le PSG. Encourager José Anigo à gagner pour aider le PSG n'est peut-être pas une bonne idée. En effet, par le passé, le technicien phocéen a souvent eu la dent dure contre le club de la capitale. Mais, quoi qu'il en soit, en cas de succès ou même de match nul, l'OM pourrait faire les affaires du PSG. On s'explique : vainqueur de son groupe, le club de la capitale affrontera un deuxième de groupe en huitièmes de finale. Alors qu'Arsenal tient la corde pour terminer à la première place du groupe F, la deuxième va se jouer entre le Borussia Dortmund et Naples, qui reçoit les Gunners mercredi soir, au stade San Paolo. Et, pour le PSG, affronter Naples, moins expérimenté en Ligue des champions, serait a priori plus abordable que de défier Dortmund, finaliste de la dernière édition. Mais, soyons honnêtes, les joueurs de l'OM seront bien loin de cette problématique, mercredi soir. Ils penseront avant tout à leur honneur. Enfin, tout le monde l'espère.