La première grande compétition internationale organisée par le Qatar va s'ouvrir jeudi dans un contexte évidemment particulier, une semaine après les attentats qui ont endeuillé la France. Le directeur technique national (DTN), Philippe Bana, a confirmé que des dispositions exceptionnelles avaient été prises sur place au niveau de la sécurité.
"En termes de sécurité, on a pris toutes les assurances, au niveau du ministère des Affaires étrangères, des ambassades, des Qataris eux-mêmes", a expliqué Bana. "Le dispositif est très élevé, de standard olympique. Donc, de ce point de vue, on est extrêmement rassurés." Le DTN a expliqué que les joueurs eux-mêmes étaient demandeurs. "Les joueurs ont eu besoin d'être rassurés", a-t-il avoué. "On a eu un détail très précis des mesures d'accompagnement et ça les a rassurés. Ils ont besoin d'être rassurés parce que c'est vrai que la période est difficile. Et du coup, ça les a détendus de savoir qu'ils seraient accompagnés et qu'ils pourraient se consacrer uniquement au handball."
"Pas de crainte." Le sélectionneur des Bleus, Claude Onesta, a avoué n'avoir "pas de crainte" et ne pas avoir "d'éléments qui pourraient prêter à amener de la crainte". "Tout est fait pour que les choses se passent dans les meilleures conditions. Et ce n'est peut-être pas dans ces pays là qu'ont lieu le plus d'exactions et de problèmes", a reconnu le coach tricolore.
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Cependant, Onesta n'a pas masqué son peu d’enthousiasme à l'idée de disputer ce Mondial au Qatar, un pays qui, par le passé, a été accusé d'alimenter des groupes islamistes radicaux liés notamment à la confrérie des Frères musulmans. "On va devoir vivre notre métier à un endroit où par moments on se demande si tout est bien en place. Ce n'est peut-être pas un endroit où on aimerait vivre. Je le dis moi clairement, à titre personnel", a asséné Onesta, avec son franc-parler habituel. "Pour autant, je crois qu'il ne faut pas non plus ni faire d'amalgames, ni diaboliser (...) Et s'il y avait vraiment des choses qui devaient être gérées à l'échelle de la géopolitique, ce n'est sûrement pas à nous qu'elles appartiennent en premier."
Onesta a conclu son allocution en faisant la distinction entre l'entraîneur et le citoyen. "On va faire notre métier, de la manière la plus consciencieuse possible, dans un pays où la compétition sera organisée de manière tout à fait performante, j'en suis sûr", a-t-il estimé. "Ensuite, il y a les questions que le citoyen peut se poser. Mais là, ce n'est pas le citoyen qui parle, c'est l'entraîneur de l'équipe de France." Les Bleus entreront dans la compétition vendredi avec une première rencontre face à la République tchèque.
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