Open d'Australie : coup de chaud pour les organisateurs

© REUTERS
  • Copié
, modifié à
POLEMIQUE - La direction du tournoi a suspendu les matches pendant 4 h. Enfin, pour certains.

Jeudi, à 14h00 (4h00 en France), les organisateurs de l'Open d'Australie ont décidé de suspendre les matches en raison de la chaleur. Cette pause, motivée par un pic à 43°C et par les événements de mardi (évanouissement d'un ramasseur, déshydratation d'un joueur), a duré un peu plus de quatre heures sur les courts annexes, non protégés par un toit. Prise pour la première fois depuis 2009, cette mesure préventive a suscité quelques interrogations chez les suiveurs et les joueurs, notamment pour une question de timing.

Court de l'Open d'Australie (930x620)

© REUTERS

Le "plan grosses chaleurs" déclenché. Peu avant 14h,  jeudi, l'Open d'Australie a annoncé sur Twitter que le plan "grosses chaleurs" ("extreme heat policy") était désormais mis en place. Beaucoup ont estimé qu'il était temps... Que signifie ce plan concrètement ? Il implique la suspension des matches sur les courts extérieurs et la mise en place du toit sur les deux courts principaux. Il offre également la possibilité aux arbitres de décider d'une pause de dix minutes entre les 2e et 3e sets chez les femmes. La mesure ne s'applique pas chez les hommes mais, en cas de fortes chaleurs comme c'est le cas actuellement, une plus grande tolérance est accordée aux joueurs aux changements de côté et entre les points. L'arbitre leur laissera plus facilement quelques secondes supplémentaires pour récupérer.

Alizé Cornet (930x620)

© REUTERS

Pourquoi maintenant ? Après sa victoire, acquise dans la douleur, Alizé Cornet s'est étonnée que cette mesure ait été prise seulement jeudi, alors que les températures excèdent les 40°C depuis plusieurs jours maintenant. "Mardi, je me demande comme ils n'ont pas arrêté les matches, parce que c'était un four. Le vent était brûlant, d'ailleurs il y a eu des malaises. Ils ne devraient pas en arriver à cette extrême", a insisté la n°1 tricolore. "Pourquoi aujourd’hui et pas mardi, alors que ce sont les mêmes conditions, avec peut-être même un degré de plus ? Ça sent le pifomètre et c’est dommage." Comme d'autres, Cornet a achevé sa rencontre avant l'annonce de la suspension des matches. Dans un cas comme celui-ci, la rencontre est arrêtée à la fin du set en cours. La Russe Maria Sharapova, qui venait de débuter sa troisième manche contre l'Italienne Karin Knapp, n'a pas été gâtée. Si elle a finalement gagné, elle a disputé un dernier set de près d'1h55' sous le cagnard...

Sharapova à l'Open d'Australie (930x620)

© REUTERS

Une communication gelée. Plus que le timing, la Russe a surtout regretté le manque de communication des organisateurs sur la météo. "Nous n’avons jamais reçu de mails ou d’avertissements sur la météo ou sur ce que nous devions faire", a souligné la n°2 mondiale en conférence de presse. "En réalité, j’en ai reçu un, je pense, alors que j’étais déjà dans un bain glacé depuis quelques minutes. Je me suis dit : "c’est un peu tard." Le médecin du tournoi, Tim Wood, s’est défendu d’avoir fait prendre le moindre risque aux joueurs.

"On chasse l’antilope en Afrique pendant huit heures dans ces conditions", a-t-il d’abord relevé dans des propos repris par la BBC. «Il y aura des joueurs qui vont se plaindre et personne ne va dire qu’il est agréable de jouer par un temps pareil mais, d’un point de vue médical, nous savons que l’homme est capable de jouer sous une forte chaleur. A savoir si c’est humain ou non, c’est une autre question. "

Tsonga à l'Open d'Australie (930x620)

© REUTERS

Ça joue sous les toits.  A la différence de sa compatriote Cornet, Jo-Wilfried Tsonga a lui estimé que les organisateurs avaient pris la bonne décision jeudi. "Ils se sont dit qu'il y avait eu des problèmes à deux jours, ils n'ont pas voulu que ça se reproduise. Je pense que c'était la bonne solution", a estimé Tsonga, qualifié lui aussi pour le 3e tour. Mais Tsonga a eu plus de chance que Cornet ou Sharapova. Le Français, programmé sur le deuxième grand court, a commencé son match sous le soleil avant de le terminer à l'ombre… En effet, comme la Rod Laver Arena, la Hisense Arena dispose d'un toit qui protège de la pluie mais également des grandes chaleurs grâce à un système de ventilation. Jeudi, les matches sur les courts annexes et la Margaret Court Arena ont été suspendus pendant plus de quatre heures quand ceux sur les deux principaux courts, la Rod Laver Arena et la Hisense Arena, ont eux repris après une petite demi-heure seulement. Comme Tsonga, les autres têtes d'affiche ont donc évolué "au frais". Par exemple, Rafael Nadal et Roger Federer, de toute façon protégés par leur programmation en nocturne, ont joué sous un toit. De là à dire que la chaleur qui accable Melbourne touche davantage les sans-grade que les grandes stars...

Et après ? Jeudi soir, le programme du jour a été bouleversé non plus par la chaleur mais par... la pluie. Mais le rafraîchissement devrait être de courte durée. Les prévisions météo sur Melbourne annoncent de nouvelles températures caniculaires dans les jours qui viennent.

Les organisateurs vont devoir faire avec mais, les jours passant, de moins en moins de matches vont être inscrits à l'ordre du jour. Une programmation plus tôt le matin et plus tard le soir ainsi que le recours systématique au toit sur les deux courts principaux devraient permettre d'assurer la bonne tenue du tournoi.  Pour les organisateurs de l'Open d'Australie, le coup de chaud est peut-être passé...

sur le même sujet, sujet,

SANTE - "Un risque de mort subite"

INSOLITE - Un temps à faire cuire des œufs sur le court

BATAILLE - Alizé Cornet au bout de l'effort

CHALEUR - Une terrible canicule à l'Open d'Australie