Tout le monde le sait : à tout moment, Lionel Messi peut marquer. Mais peut-on marquer Messi ? Cette question, nombre d'entraîneurs se la sont déjà posés. Ceux des équipes de Liga, par exemple. Cela n'a pas empêché Messi d'aligner samedi face au Celta Vigo son 19e match consécutif avec au moins un but dans le championnat d'Espagne. 19 dans un championnat à 20 équipes : vous comptez bien, Messi a marqué contre toutes les formations de Liga. Le mois dernier, Messi a également donné le tournis à la défense de l'AC Milan, lors d'un fameux huitième de finale retour de la Ligue des champions, avec un doublé et un premier but d'anthologie, inscrit entre cinq défenseurs italiens. Un prodige, qui en dit long sur la difficulté qu'il y a à maîtriser la "Pulga", la "puce".
Messi ouvre le score face à l'AC Milan :
"Messi est sans doute le joueur au monde le plus inarrêtable parce que ce n'est pas un spécialiste", décrypte Guy Roux, consultant Europe 1. "Ce n'est ni un attaquant de pointe et ne peut donc pas être pris en zone par deux arrières centraux ou en marquage individuel. Mais ce n'est pas non plus un 10 parce qu'il sait se projeter à tous les endroits du terrain, à droite, à gauche, au milieu, au retrait ou en pointe." Alors, comment faire ? Carlo Ancelotti s'en est sorti par une pirouette, lundi, en conférence de presse : "je pense que ce sera très difficile de bloquer Messi, comme ce sera difficile pour les joueurs du Barça de bloquer Ibrahimovic."
En 2013, deux clubs seulement ont réussi l'exploit de ne pas encaisser de but face à Messi : l'AC Milan, lors du huitième de finale aller de la Ligue des champions, et le Real Madrid, à deux reprises, en demi-finales de la Coupe du Roi. Ce qui fait de José Mourinho, l'entraîneur portugais des Merengue, un expert dans la maîtrise de Messi. Est-ce là-dessus que "Mou" a insisté dans ses vidéos envoyées à Carlo Ancelotti ? Mystère... Mais une chose s'est vue lors de ces rencontres : Messi a souffert d'être pris très tôt, très vite, très haut. A tel point que le "problème" Messi se résout autant en défense (avoir Thiago Silva dans ses rangs, ça aide) que dans l'animation et au milieu.
"C'est plus au milieu de terrain de s'en occuper"
C'est aussi l'avis du défenseur central brésilien du PSG, Alex, qui devrait être titulaire mardi aux côtés de son compatriote, Thiago Silva. "C'est plus au milieu de terrain de s'en occuper", a concédé l'ancien joueur de Chelsea au micro de Canal+. "Je crois que Matuidi est plus à même de le marquer." Non, Alex ne se décharge pas de sa responsabilité. Pour faire déjouer le Barça et Messi en particulier, il va effectivement falloir lutter au milieu du terrain. C'est pour cette raison qu'Ancelotti pourrait renouveler sa confiance à Clément Chantôme sur le côté droit d'un 4-4-2 qui concilie impératifs de prudence (avec trois milieux défensifs de formation) et nécessaire prise de risques (avec deux attaquants, Ibrahimovic et Lavezzi, libérés des tâches les plus ingrates).
Ce schéma, prudent mais agressif, ambitieux sans être inconséquent, le PSG va devoir s'y tenir pendant l'intégralité des 90 minutes et même le temps supplémentaire. Car ne comptez pas sur Messi pour baisser pavillon. "Il paraît infatigable parce qu'après avoir joué deux matches avec l'Argentine, dont un à 3.000 m, il a tenu à jouer le match de championnat samedi soir, face au Celta Vigo", souligne Guy Roux. "C'est qu'il a confiance en lui, confiance en ses forces. Je ne crois pas qu'il faille miser sur une défaillance physique ou morale de Messi. Je crois que, de temps en temps, il s'économise un petit peu, il joue intelligemment, il se cache pour surgir au cours du match." Aux joueurs du PSG de toujours l'avoir à l'œil donc, mardi soir.