Le moment où tout a basculé* : Ce deuxième "classique" de la saison a basculé sur un détail. Un vulgaire mouvement du bras. Pris de vitesse par Guillaume Hoarau, qui avait eu le temps de se retourner après un contrôle de la poitrine, le défenseur de l'OM Rod Fanni a très légèrement accroché son vis-à-vis, qui s'est alors écroulé dans la surface de réparation. La faute est incontestable. En revanche, elle semble avoir été commise juste avant les 18 mètres. L'arbitre de la rencontre, Antony Gautier, en a jugé autrement et a désigné le point de penalty. Mais, surtout, il a adressé un carton rouge à Fanni, non pas en sa qualité de dernier défenseur, mais pour avoir annihilé une occasion nette de but. En l'absence de Zlatan Ibrahimovic, en tribunes, c'est son ancien partenaire à l'AC Milan, le Brésilien Thiago Silva, qui s'est chargé de la sentence. Sans trembler, il a donné l'avantage au PSG. Au bout de 28 minutes de jeu seulement, le match était déjà plié.
Fanni est exclu pour une faute sur Hoarau :
Le "Nene" : Elie Baup n'y va pas avec le dos de la cuillère. Pour l'entraîneur de l'OM, son équipe a joué à "dix contre douze", entendez par là les onze Parisiens plus l'arbitre de la rencontre. "J'ai appris quelque chose ce soir (mercredi soir), c'est qu'une faute commise à l'extérieur de la surface pouvait être sanctionnée d'un penalty", a lancé le coach à la casquette en conférence de presse. "Ça a été une décision qui a fait basculer le match en notre défaveur. (...) Paris a exercé un pressing haut en début de match, mais on y a répondu, et passé ces premières minutes, on a sorti le ballon, on s'est approché du but de Douchez, puis il y a eu cette décision. On retombera toujours sur ce fait de jeu incompréhensible." L'OM n'a pas eu de réussite non plus, Valbuena frôlant le poteau (21e) et Benoît Cheyrou le touchant sur coup franc (86e). Invaincu depuis 2008 en Coupe de la Ligue et triple tenant du trophée, le club phocéen ne disputera pas une quatrième finale de rang en avril prochain.
L'action Playstation : 1. Une délicieuse balle piquée dans la profondeur. 2. Un savoureux contrôle du droit en aile de pigeon. 3. Un sompteux tir du gauche dans la lucarne, en pleine course. En trois gestes techniques, Javier Pastore (1) et Jérémy Ménez (2 et 3) ont fait la différence et permis au PSG de prendre le large en tout début de seconde période. Un but collectif splendide, fruit de l'addition des talents.
Ménez inscrit le but du 2-0 :
Celui qui a bien mérité sa douche : Certes, le PSG a évolué pendant plus d'une heure en supériorité numérique. Ça aide. Mais il avait également réussi son début de match en partie grâce à l'activité de Javier Pastore. Oui, en ce jour d'Halloween, l'Argentin avait visiblement décidé de laisser son fantôme aux vestiaires. Certes, il y eut encore du déchet dans les transmissions mais l'ancien joueur de Palerme s'est dépensé et a même commis quelques fautes. Une rareté chez lui. Il a en tout cas profité à plein de l'absence d'Ibrahimovic pour se gaver de ballons devant. En dépit de l'absence de plusieurs titulaires habituels (Sirigu, Verratti, Sakho, Ibrahimovic), cette équipe mixte du PSG était encore bien trop supérieure à l'OM, qui alignait lui son équipe-type, trois jours après le report du match à Lyon.
La pensée du jour : "Ça fait du bien de jouer au foot !" Voilà quels ont été les premiers mots de Guillaume Hoarau à sa sortie du terrain, au micro de France 2. Le Réunionnais, en mal de temps de jeu en raison de son profil très proche de celui d'Ibrahimovic, a joué l'ensemble des 90 minutes, mercredi. "La physionomie a été en notre faveur, mais on l'a provoquée. Le coach avait dit "tout le monde est concerné", on a répondu présent. C'était à la maison, au-delà du "clasico", c'est un groupe qui vit bien. On s'accroche." Décisif sur l'action qui a amené le penalty et le carton rouge, Hoarau s'est également signalé par son envie et un état d'esprit irréprochable. Comme toujours.
Celui qui, cette fois, n'est pas resté chez lui : Guillaume Hoarau joue très peu depuis le début de la saison. Mais il y a pire que lui. Le latéral ivoirien Siaka Tiéné, qui avait été recruté par Antoine Kombouaré, n'avait lui pas disputé la moindre minute. Il est entré en jeu à la 79e minute, juste après... Peguy Luyindula ! Oui, le même, qui, il y a huit mois, entamait une procédure contre son club pour harcèlement moral. Le meilleur buteur de Ligue 1 en activité a passé 14 minutes sur la pelouse. Il n'avait plus porté les couleurs du PSG depuis mars 2011...
La boulette sauce tandoori : Plus difficile à mettre haut dessus que dedans. L'expression est facile mais elle sied quand même assez bien à ce qu'a réalisé Mathieu Bodmer. Seul face à Steve Mandanda à moins de deux mètres du but, l'ancien Lyonnais, servi par Thiago Silva, a réussi à dévisser sa reprise, qui est passée très largement au-dessus (16e). Et dire qu'il s'était appliqué à mettre l'intérieur du pied...
Le chant : Pour ceux qui en doutaient encore, ce premier "classique" disputé au Parc a apporté une preuve supplémentaire du manque de classe du nouveau public parisien. Plutôt que d'encourager ses joueurs, il a surtout passé son temps à insulter l'OM ou Mathieu Valbuena et à chambrer à base de "Olé"... Quant aux 239 supporters marseillais, ils ont rapidement été éteints par la tournure des événements. Tristoune.
Le people : Il avait mis un bonnet pour dissimuler sa chevelure, mais tout le monde l'a reconnu. Retenu dans le groupe, Zlatan Ibrahimovic (ici en bas à gauche, photo), le héros parisien du "classique" du 7 octobre dernier, n'était pas sur la feuille de match et avait pris place dans les gradins, tout près de son président, Nasser Al-Khelaïfi, et du manager du PSG, Leonardo, qui encadrent ici le président de la Ligue de football professionnel, Frédéric Thiriez. Le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, était également présent dans la "corbeille" du Parc.
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