18. C'est le nombre de points qui séparent le PSG de l'OM avant le "classique" du championnat de France, dimanche, au Parc des princes, en clôture de la 27e journée de Ligue 1. Ce chiffre traduit à lui seul le fossé qui s'est creusé entre le PSG et l'OM sur le plan sportif.
On y ajoutera, en complément, les chiffres des budgets des deux clubs. Cette saison, le PSG dispose d'un budget de plus de 400 millions d'euros quand celui de l'OM atteint les 125. C'est dire que les deux clubs n'évoluent plus dans la même catégorie. Et cela semble se ressentir sur l'ambiance globale autour de ce PSG-OM version 2013-14. Impressionnant la semaine dernière à Leverkusen (4-0) puis à Toulouse (4-2), le PSG, aux ambitions européennes, part largement favori face à l'OM, qui a aujourd'hui le profil d'une victime parmi tant d'autres...
Pour les joueurs. Clément Chantôme prêté à Toulouse, Mamadou Sakho vendu à Liverpool : les joueurs formés au PSG, garants de son histoire et de ses rivalités, sont aujourd'hui partis sous d'autres cieux. Rodés aux chocs électriques Real-Barça ou Milan-Inter, les Zlatan Ibrahimovic, Maxwell ou autre Thiago Motta font bien peu de cas de la rivalité avec l'OM. Quant aux joueurs tricolores de l'effectif, leur discours sur le "classique" transpire la normalité, malgré les expressions d'usage. "Les Paris-Marseille sont des matches à part, c’est une rivalité qui dure", souligne ainsi Blaise Matuidi sur le site officiel du club. "Nous représentons le Paris Saint-Germain et avons envie de défendre nos couleurs. On va donc tout faire pour l'emporter. Cela reste néanmoins un match de championnat, avec trois points à la clé, comme à Toulouse." Trois points à la clé, comme à Toulouse. Le discours de Yohan Cabaye, fraîchement débarqué à Paris et qui pourrait disputer son premier "classique", n'est pas différent : "ce sera important mais ça reste un match de championnat où il y a trois points en jeu."
Finalement, la seule pique pré-classique est venue de Marseille et de Florian Thauvin. "Ils ne parlent plus que d'argent", a taclé l'attaquant de l'OM dans les colonnes du mensuel Surface. Les joueurs du PSG ne parlent peut-être plus que d'argent mais ils pensent à gagner TOUS les matches. Et avant d'être, peut-être, une victime comme une autre, l'OM est avant tout un adversaire comme un autre.
Pour les supporters. Dans une publicité qui a fait le tour du web, Canal+ a présenté PSG-OM sous un angle humoristique et familial. Il y a quelques années, cette vidéo aurait paru presque déplacée tant l'atmosphère autour de la rencontre était étouffante. Mais les publics des deux camps ont changé. Sur injonction de la justice, parfois, et par volonté politique, souvent, le PSG s'est "débarrassé" de ses groupes de supporters les plus agités, les plus attachés aussi. Oh, le désamour de l'OM s'est institutionnalisé, donc on entendra forcément des insultes envers les Marseillais, dimanche, au Parc des princes. On n'entendra même peut-être que ça. Car la passion brûlante - et parfois débordante, il faut en convenir - des années 1990 et 2000, elle, n'y sera pas.
Régulièrement absents ces dernières saisons au Parc des princes, les supporters marseillais devraient être là. Mardi, le site officiel annonçait que 50 personnes garniraient le "parcage", la partie de tribunes réservée aux supporters visiteurs. C'est peu. En réalité, ils devraient être plus nombreux si l'on en croit le quotidien La Provence. Mais certains groupes, comme les Ultras, ont décidé de boycotter la rencontre, estimant le prix prohibitif. Depuis le début de la saison, le PSG ne fait pas de distinction entre son public et les supporters adverses dans la tribune où se trouve le "parcage". Pour les fans de l'OM, c'est donc 50 euros. Et comme la direction du club a refusé de les aider...
Dans les faits. Le match aller face au PSG avait "brisé" l'OM. Menant 1-0 à onze contre dix après l'exclusion de Thiago Motta, les Olympiens s'étaient finalement inclinés 2-1. Dans la foulée, ils avaient perdu leurs trois matches suivants. Le 6 octobre dernier, le PSG avait assis sa domination qui dure depuis deux ans et demi. Pour retrouver trace d'une victoire marseillaise, il faut remonter au 27 novembre 2011, quand le PSG d'Antoine Kombouaré avait plié sous les coups de Loïc Rémy, Morgan Amalfitano et André Ayew (3-0). Depuis : un match nul et cinq victoires du PSG. Et une sensation de domination inéluctable que le symbolique match aller a renforcé.
La conséquence de ces chiffres est que la cote de l'OM est à 10 sur un célèbre site de paris en ligne : c'est du jamais-vu. Même l'entraîneur de l'OM, qui reste pourtant sur cinq matches sans défaite, s'est mis dans la peau du petit : "c'est le village gaulois qui va attaquer la capitale". Ce sera pourtant à lui à ses hommes, dimanche soir, de démontrer que, non, l'OM n'est pas une victime comme les autres. Et peut-être d'abord qu'il n'est pas une victime.
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