Un peu moins de 2%. Ce sont les chances de qualification que les statistiques et l'histoire des Coupes d'Europe prêtent au PSG après sa défaite 3-1 face au FC Barcelone, mercredi dernier, au Parc des Princes, en quarts de finale aller de la Ligue des champions. Pour aborder le match retour de mardi dans les meilleures dispositions mentales, les joueurs de Laurent Blanc doivent faire fi des statistiques et se souvenir d'une victoire, elle bien concrète, du FC Metz. Oui, du FC Metz. Car avant de devenir un club en lutte (perpétuelle) pour sa survie en Ligue 1, le FC Metz a fait briller les couleurs de la France en Coupe d'Europe. C'était lors de la saison 1984-85, soit il y a plus de 30 ans. En 32es de finale de la défunte Coupe des coupes, le club grenat avait même fait pire que le PSG à l'aller : 2-4. Mais, au retour et contre toute attente, les Messins l'avaient emporté 4-1, en ce 3 octobre 1984.
Le FC Metz l'emporte 4-1 face au Barça :
Et pourtant, tout avait mal commencé, puisque le Barça avait ouvert le score par le dénommé Carrasco à la 33e minute de jeu. Mais l'inoubliable Slovène (Yougoslave à l'époque) Tony Kurbos allait mettre les Grenats sur la voie de l'exploit : une frappe sous la barre transversale (38e), un centre dévié dans son propre but par un Catalan (39e), un but en contre-attaque avec un grand pont sur le gardien (55e) et pour finir une reprise pleine d'opportunisme dans une défense blaugrana apathique (85e). 4-1. 6-5 pour Metz sur l'ensemble des deux matches. Le compte était bon.
"Barcelone ne nous respectait pas du tout." "Je pense qu'il y avait à l'époque une forme d'insouciance de notre part", confie au micro d'Europe 1 Luc Sonor, défenseur du FCM à l'époque. "Il y a le fait que Marcel Husson et Carlo Molinari, entraîneur et président, avaient dédramatisé complètement la situation en disant : 'bon les gars, allez-y, on va s'éclater, amusez-vous, vous ne revivrez peut-être plus ça'. C'est ce qu'on a fait en fait, on ne s'est à aucun moment préparé sérieusement pour dire 'tiens, on a peut-être une chance de se qualifier et de passer'. Je pense que ça nous a aidés. Et à aucun moment, Barcelone n'a imaginé qu'on aurait pu faire quelque chose contre eux, ils ne nous respectaient pas du tout. Nous, on était les petits paysans qui arrivaient. On a visité la ville, la veille, joué aux cartes, c'était bon enfant. Et on n'a pas fait de mise en place particulière pour préparer ce match." Une autre époque, assurément.
Moins de 25.000 spectateurs au Camp Nou. "On avait confiance en cette équipe, on savait que ces garçons avaient du cœur et qu’ils étaient fort mentalement et techniquement", confiait le président de l’époque, Carlo Molinari, au site officiel du club, en avril 2013. "C’était une équipe de haut niveau." Metz avait signé cet exploit dans un Camp Nou qui sonnait le creux. Moins de 25.000 personnes seulement (dans un stade pouvant en contenir 90.000) avaient assisté à l'un des plus grands ratés de l'histoire du Barça, qui fut également l'un des plus grands exploits européens du football français. "Seul un journaliste de presse écrite, du Républicain Lorrain, et un reporter de France Inter avaient fait le déplacement", rappelle Carlo Molinari. "Notre arrivée à Barcelone s’est faite dans la plus stricte intimité." Si le PSG venait à marcher sur les traces du FC Metz mercredi, le retentissement médiatique serait légèrement plus important ...
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