Après les qualifications de l'Uruguay et du Ghana, une autre nation va découvrir les quarts de finale d'une Coupe du monde. Jamais le Paraguay et le Japon, qui s'affrontent mardi à Pretoria, n'ont atteint ce stade de la compétition dans leur histoire. L'enjeu et les attentes sont donc énormes pour les Sud-Américains et les Asiatiques. Avant un choc contre l'Espagne ou le Portugal au tour suivant.Quel que soit le résultat de Paraguay-Japon mardi, le vainqueur écrira une nouvelle page de l'histoire de son football national en participant pour la première fois à un quart de finale de Coupe du monde. Eliminé à trois reprises au stade des huitièmes de finale (1986, 1998 et 2002), le Paraguay espère enfin briser le signe indien en accédant au grand huit du football mondial, son objectif déclaré avant le tournoi. Le Japon, lui, compte une seule participation en huitième de finale, lors du Mondial coorganisé avec la Corée du Sud en 2002. Les Japonais avaient alors été battus par la Turquie (1-0).Dernière équipe asiatique en lice après l'élimination de la Corée du Sud contre l'Uruguay (1-2), les "Samouraïs", qui visent officiellement une place dans le dernier carré, se voient offrir à Pretoria l'occasion de sauver l'honneur de leur continent. Jamais, en effet, une équipe asiatique n'a battu une sélection sud-américaine dans l'histoire de la Coupe du monde: sur dix rencontres, l'Amérique du Sud en a remporté huit et deux se sont achevées sur un match nul, Corée du Nord-Chili (1-1) en 1966 et Corée du Sud-Bolivie (0-0) en 1994.Okada: "C'était principalement pour motiver notre équipe..."La forme affichée par les Japonais dans leur groupe E laisse supposer qu'ils pourraient être les premiers à vaincre la malédiction sud-américaine. "Pour moi, pour l'équipe, le prochain match est le plus important parce que nous voulons prouver au peuple japonais que rien n'est impossible", a déclaré la révélation de ce Mondial dans les rangs nippons, le milieu de terrain Keisuke Honda, auteur d'un coup franc splendide contre le Danemark (3-1). Le sélectionneur Takeshi Okada, fortement critiqué dans son pays pour avoir revendiqué une place en demi-finale malgré des matches amicaux ratés, savoure sans trop en rajouter: "J'ai évoqué cet objectif avant le tournoi mais c'était principalement pour motiver notre équipe. Ça a bien fonctionné jusqu'à présent. Il était crucial pour chacun de s'entraîner avec la motivation la plus grande possible et nous l'avons fait".Le Paraguay, de son côté, a terminé premier du groupe F devant la Slovaquie (2-0), la Nouvelle-Zélande (0-0) et l'Italie (1-1) mais sans réellement impressionner. Solide défensivement avec un seul but encaissé, l'Albirroja est apparue timide sur le plan offensif malgré la présence dans ses rangs d'attaquants de renom comme Roque Santa Cruz, Lucas Barrios et Nelson Valdez. "On n'a pas été très mobile ni très précis. On a eu beaucoup de problèmes là où on ne s'y attendait pas, c'est-à-dire en attaque", a reconnu le sélectionneur argentin du Paraguay, Gerardo Martino.Caceres: "Continuer à écrire l'histoire"Le dernier match nul contre la Nouvelle-Zélande a mis en lumière ces lacunes mais le défenseur Julio Cesar Caceres reste ambitieux. "Nous sommes heureux d'avoir franchi le premier tour mais notre objectif est de continuer à écrire l'histoire et le match contre le Japon est le plus important, a-t-il déclaré. Nous sommes capables de faire un grand match. Le Japon est une équipe rapide, nous devrons être vigilants au moindre détail contre eux."A commencer par éviter de commettre des fautes dans les trente derniers mètres qui pourraient être punies par les redoutables frappeurs de coup franc japonais. Les deux équipes se sont rencontrées à six reprises dans leur histoire pour deux victoires du Paraguay, un succès nippon et trois matches nuls, dont deux 0-0 lors de leurs dernières confrontations en amical. L'enjeu d'une première qualification en quart de finale les poussera-t-il cette fois à se découvrir ?