Avis de tempête sur le Vélodrome dimanche soir. En tribunes ou sur la pelouse, ce "classique" s'est montré à la hauteur de son importance dans la course au titre. Pendant 90 minutes, Marseillais et Parisiens ont offert une prestation de haute volée, dans un match indécis où l'OM a répondu à la finesse technique des joueurs du PSG par son envie et sa débauche d'énergie. Insuffisant pour rivaliser, puisqu'au terme de la rencontre, c'est bien Paris qui l'a emporté 3-2 dimanche soir. Non sans peine et sans frissons.
Le calme avant la tempête. Des frissons, les 65.145 spectateurs massés dans les travées du Vélodrome (record d'affluence) ont du attendre un moment avant d'en avoir. Le début de match est tendu et stérile, une chappe de nervosité tourbillonne sur le terrain. Pastore (11e) puis Cavani (18e) font souffler les premiers un vent de panique dans le dos de la défense marseillaise. Mais rien de bien fou, on croirait même à cet instant assister à un duel décevant entre les deux équipes. Il n'en sera rien.
L'ouragan Gignac. Car cette première phase de calme présageait bien d'un match tempétueux, qui commence réellement à la demi-heure de jeu. Sur un beau mouvement à deux, Gignac adresse une superbe transversale à Payet qui centre au second poteau pour ce même Gignac, arrivé lancé, qui bouge Marquinhos et claque sa tête au premier poteau (30e). 1-0 contre vents et marées. Une première tornade, suivie d'une autre bourrasque qui secoue encore un peu plus Paris dans l'optique d'une fin de saison surchargée : David Luiz se claque et laisse sa place à Gregory Van Der Wiel (33e). Une très mauvaise nouvelle, assombrie encore par la blessure à la cuisse de Thiago Motta en toute fin de match (91e).
Il frôle le triplé. Mais à cette rafale de Mistral marseillais, les Parisiens répondent par un vent de folie. Insufflé par l'un des tauliers de l'équipe, Blaise Matuidi. Sur un exploit personnel, le milieu, pur gaucher, crochète à l'entrée de la surface et ouvre son pied droit pour loger le ballon dans la lucarne opposée de Mandanda (35e). L'international français ne manque pas d'air, mais le PSG, lui, manque de souffle. Peu inspiré, Paris ronronne, et Pastore, pressé, perd un ballon anodin qui permet à Romao de glisser à Gignac qui vient gagner tranquillement son deuxième duel de la soirée contre Sirigu (43e). L'attaquant marseillais, auteur d'une très belle prestation, frôle même le triplé sur une nouvelle tête parfaitement claquée au-dessus de sa barre par Salvatore Sirigu juste avant la mi-temps.
Paris renverse la tendance. La soufflante infligée par Thiago Silva à ses coéquipiers dans les couloirs porte ses fruits au retour des vestiaires. En deux minutes, les Parisiens renversent la situation. D'abord sur une partie de billard dans la surface suite à un coup franc d'Ibrahimovic, où Marquinhos trompe de prêt Mandanda et concrétise le changement d'état d'esprit parisien (48e). Puis sur un contre rapide, où Morel, pressé par Ibrahimovic, pousse le ballon dans ses propres filets suite à un centre de Javier Pastore (51e). Pas de quoi décourager les Marseillais, qui pourront déplorer une main de Marquinhos non sifflée dans la surface (55e). L'OM va de l'avant et se découvre : Matuidi (60e), Pastore (65e) ou Ibrahimovic, très décevant dimanche soir (81e et 83e), butent sur un Steve Mandanda impeccable. Les entrées de Batshuayi, Alessandrini et Ocampos n'y feront rien. Paris l'emporte et reprend la tête de la Ligue 1, cinq points devant Marseille.
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