Quatre jours après avoir abandonné sa Coupe de France à Lille, le Paris SG a essuyé une nouvelle désillusion en chutant à Bordeaux en match en retard de la 36e journée (1-0). Une défaite qui pourrait s'avérer fatale dans la course à la troisième place qualificative pour le tour préliminaire de la Ligue des champions, puisque les joueurs de la capitale restent à deux longueurs de Lyon. Prochain rendez-vous pour le PSG: dimanche au Parc face au probable champion, Lille. Chaban-Delmas, stade maudit pour le PSG. Depuis le début des années 2000, l'équipe de la capitale se casse régulièrement les dents sur son homologue girondine, puisqu'avant ce match décalé de la 36e journée, elle n'y avait gagné qu'une fois en dix rencontres (2-0 le 20 novembre 2005). Pire, lors des neuf autres matches (7 défaites, 2 nuls), Paris n'a jamais marqué, une série qui s'est poursuivie mercredi, avec un revers de plus au compteur (1-0) et une attaque encore «fanny». A sa décharge, le PSG est tombé sur un Carrasso des grands soirs, auteur de parades décisives en seconde période, mais cette défaite est lourde de conséquences pour les hommes d'Antoine Kombouaré qui ont sans doute laissé échapper sous le chaud soleil bordelais une grande partie de leurs illusions de chiper la troisième place à Lyon. Avec deux points d'avance et un calendrier a priori plus favorable (réception de Caen, déplacement à Monaco là où Paris reçoit Lille et se rend à Saint-Etienne), l'OL est donc en ballotage favorable pour disputer la C1 pour la douzième fois de suite, tandis que Paris, comme depuis sa dernière participation, en 2004-05, la regardera peut-être une fois de plus à la télévision. Trois jours après le nul de Lyon à Brest (1-1), l'occasion était pourtant belle pour les joueurs de la capitale de se consoler de leur défaite face à Lille en finale de la Coupe de France, mais faute d'avoir su gérer leur entame de match puis d'avoir concrétisé leurs occasions, talon d'Achille récurrent de ce PSG version 2010-11, ils ont plié sur un score identique à celui du Stade de France. "C'est vraiment dur de ne pas profiter de cette chance. On a eu des occasions, malheureusement, on a pris un but très tôt, ça a compliqué beaucoup notre jeu. Et on n'a pas été efficaces, voilà le résultat", se désolera au coup de sifflet final Nene au micro de Foot +, avant de faire semblant d'y croire encore: "On va essayer jusqu'à la fin." La venue du «quasi champion» lillois samedi au Parc des princes sera l'occasion, en plus de prendre une revanche sur les Nordistes, d'entretenir l'espoir côté parisien, mais nul doute qu'Antoine Kombouaré aura du mal à remobiliser mentalement des joueurs qui viennent d'encaisser deux grosses déceptions en quatre jours et restent sous la menace pour la quatrième place de Rennes, cinquième à deux points. Carrasso arrête tout Par rapport à la finale de la Coupe, l'ancien coach de Valenciennes avait pourtant décidé d'apporter de la fraîcheur à son équipe en titularisant Armand, Jallet, Clément, Erding et surtout Bahebeck aux places de Tiéné, Giuly, Makelele, Hoarau et Bodmer. La formule n'a pas vraiment fonctionné au cours d'un premier acte en grande partie manqué par les visiteurs. Si Erding sollicite d'entrée Carrasso (4e), les Girondins profitent rapidement des largesses défensives adverses pour trouver l'ouverture: le corner obtenu par le PSG se transforme en contre express au bout duquel Trémoulinas, lancé côté gauche, crochète Clément qui le fauche, le penalty est transformé avec sang-froid par Diabaté qui inscrit son troisième but de la saison (6e). Difficile de débuter plus mal pour l'équipe de la capitale qui, faute d'automatismes et de justesse technique, tarde à réagir et surtout à se créer une occasion digne de ce nom au cours de la première demi-heure. C'est finalement à Chantôme, bien lancé par Nene, qu'échoit la première opportunité mais le milieu parisien bute sur un Carrasso impeccable (32e). Le match, jusqu'ici ronronnant, s'anime subitement, puisque dans la minute qui suit, Diabaté, seul face à Coupet après un centre de Fernando qui lobe Armand, voit sa tentative sortie par le coude droit du portier parisien, la reprise enroulée de Jussie filant à côté (33e). Les gardiens sont à l'honneur avec une parade de Carrasso qui évite un «magnifique» but contre son camp à Marange (37e), tandis que Jussie oblige Coupet à se coucher (45e). Au retour des vestiaires, le gardien parisien se couche encore sur un coup franc de Ben Khalfallah, rentré à la pause à la place de Jussiê, souffrant du dos (50e), ou sur un missile de Fernando (74e). Mais c'est bien son vis-à-vis qui assure le show et les trois points au plus fort d'une domination parisienne amorcée par le remplacement de Ceara par Hoarau (53e). Sur l'un de ses premiers ballons, le Réunionnais sert en retrait Bodmer dont la tentative enroulée est repoussée par Carrasso (56e) qui sort ensuite le grand jeu devant Bahebeck (66e) Hoarau (68e) et Nene (70e). Paris finit par capituler et c'est même Bordeaux qui frôle le 2-0 en fin de match lorsque Modeste trouve la transversale puis le poteau de Coupet. 1-0, score final qui permet aux Girondins d'assurer mathématiquement leur maintien et enfonce une équipe de la capitale qui rêvait d'en finir avec ses déboires à Bordeaux, c'est raté...