Les longs échanges de fond de court sur terre battue ne seront peut-être plus, à l’avenir, porte d’Auteuil. La ville de Paris a défendu mercredi son projet d’agrandissement auprès de la FFT (Fédération française de tennis) mais trois autres villes sont sur les rangs pour héberger les Internationaux de France.
Avec 8,5 hectares, Roland Garros est de loin le plus petit des quatre tournois du Grand Chelem. Depuis plusieurs années, la FFT souhaite agrandir ses infrastructures. Et pour conserver l’enceinte mythique de la porte d’Auteuil, Paris va devoir lutter avec Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne), Gonesse (Val-d'Oise) et Versailles (Yvelines).
Couvrir le court central
La ville de Paris n’est pas prête à perdre une manifestation aussi rentable. Et pour faire pencher la balance en sa faveur, la mairie a avancé quelques arguments de taille comme l’agrandissement du court numéro un (avec une capacité de 5.000 personnes). Le nouveau projet parisien prévoit aussi d’annexer les serres d’Auteuil, à deux pas de Roland Garros. Un deuxième site qui permettrait d’accueillir plus de monde et de couvrir le court central en cas d’intempérie
Interrogé par Europe 1, Anne Hidalgo, première adjointe à la ville de Paris défend ce dossier. "Nous avons une proposition qui est gagnante-gagnante. Gagnante pour la FFT parce qu’on répond à ces contraintes sportives et gagnante pour les habitants de la ville parce que nous allons reconquérir des espaces inutilisés des serres d’Auteuil".
Ecoutez les explications d’Anne Hidalgo :
Si le projet de la ville de Paris reste loin des 30 hectares souhaités par la FFT, certains avantages séduisent Gilbert Ysern, directeur général de la FFT. Interrogé par Europe 1, il souhaite prendre son temps avant de prendre une décision : "on a encore besoin des trois mois qui viennent pour peaufiner les dossiers, pour peser le pour et le contre de chacun d’eux", explique-t-il. Et de conclure : "on ne peut pas nier que la collaboration avec la ville de Paris est de bonne qualité. Mais une relocalisation ailleurs a aussi ses atouts".
L’avis des joueurs
Le projet parisien coûterait environ 235 millions d’euros. Une délocalisation du tournoi serait quant à elle beaucoup plus onéreuse (jusqu’à trois fois plus cher). Les joueurs sont les premiers intéressés et eux aussi sont partagés.
"J’étais un peu surpris mais l’attachement au stade n’est pas très fort", concède Gilbert Ysern. "Ça ne veut pas dire pour autant qu’ils n’aiment pas ce lieu de la porte d’Auteuil. C’est magique et tout le monde aime ça. Mais c’est vrai que les joueurs sont sensibles aux avantages qu’il y aurait à disposer de plus de place."
La FFT devrait prendre sa décision autour du 13 février 2011. Les travaux, eux, ne commenceront qu’en 2013.