LIGA - Pellegrini semble de plus en plus menacé avant le déplacement du Real à Tenerife. Le banc de touche du Real, sacré siège éjectable. Depuis Vicente Del Bosque (1999-2003), aucun entraîneur n'est parvenu à s'y accrocher deux saisons de suite (Queiroz, Capello, Camacho, Schuster, Ramos, ...). Et l'on prédit déjà un destin similaire à Manuel Pellegrini, arrivé cet été en provenance de Villarreal. Dans la presse espagnole, les jours passent et les rumeurs courent à propos des possibles candidats à la succession du technicien chilien, à qui il reste encore un an de contrat. Tandis que Sport évoquait un intérêt de Jorge Valdano, le directeur sportif de la Maison Blanche, pour Rafa Benitez, Marca révélait vendredi dernier des contacts entre les dirigeants du Real et José Mourinho. Et dans la presse britannique, le nom d'Arsène Wenger est également cité comme une possible option pour les Merengue... On le comprend, l'avenir de Pellegrini est bien nuageux. Mais que lui reproche-t-on, au juste ? Deuxième de Liga à deux petits points du Barça, et toujours qualifié en Ligue des champions, le Real est en course pour un doublé qu'il n'a plus réalisé depuis 1958. Seulement voilà, à recrutement galactique, Florentino Perez entendait résultats galactiques. Et si le bilan chiffré de Pellegrini est bon, le rendement sur le terrain de son équipe n'atteindrait pas encore les exigences présidentielles. La défaite lors du Clasico au Nou Camp (1-0) ne joue évidemment pas en sa faveur, mais c'est surtout l'élimination en Coupe du Roi contre la très modeste équipe d'Alcorcon (0-3, 1-0) et l'indigne prestation des partenaires de Cristiano Ronaldo à Gerland il y a dix jours (1-0) qui ternissent son bilan. La presse espagnole s'en est alors donné à coeur-joie, critiquant notamment le choix de Pellegrini de titulariser Mahamadou Diarra à la place de Lassana. Pellegrini sur la sellette ? Depuis, Valdano, le bras droit de Florentino Perez, est intervenu pour prendre la défense de son entraineur. Pas après la défaite à Lyon. Mais après le bien plus convaincant succès face à... Villarreal (6-2), l'ancienne équipe de Pellegrini, dimanche dernier. "Je suis très heureux pour le coach et pour l'équipe, a réagi Valdano sur le site de la FIFA. Nous avons fait un grand match. (...) Cette rencontre nous en dit beaucoup sur le style de l'équipe et sur celui du coach. Nous pouvons faire de grandes choses cette année. Pellegrini a très bien managé l'équipe. J'espère que ce résultat mettra fin à tout débat." Mais ce résultat, le Real le doit en bonne partie à Cristiano Ronaldo. Comme beaucoup depuis le début de la saison. En stabilisant le Portugais dans l'axe, Pellegrini a exploité au mieux les capacités de son joyau. Mais a contrario, il a sensiblement délaissé les côtés. On l'a vu à Gerland, quand son numéro 9 ne fait pas la différence, c'est tout le Real qui patine. Inenvisageable il y a de cela deux semaines, le spectre d'une sixième élimination de rang en huitièmes de finale de la Ligue des champions commence timidement à faire son apparition. Conséquence ou non, les supporters madrilènes ne sont pas encore convaincus par le technicien chilien, le premier à avoir eu le courage de véritablement écarter l'icône Raul. Un sondage réalisé dimanche dernier, soit avant la rencontre face à Villarreal, auprès de 45000 internautes de Marca, révèle que 69% d'entre eux sont en désaccord avec "El Ingeniero" à propos de la gestion de l'équipe. Pour gagner le coeur des socios, Pellegrini n'a guère de choix. Reprendre le titre au Barça, et, surtout, aller au bout en Ligue des champions. Si le 22 mai prochain, aux environs de 22h30, Iker Casillas soulève la coupe aux grandes oreilles devant le public de Santiago Bernabeu, on imagine mal Florentino Perez se débarrasser de son entraineur aussi facilement...