Comiat (Adieu, en catalan). Décidément, les figures tutélaires du rugby français souffrent en cette saison 2013-2014. Après Biarritz en mars dernier, C’est Perpignan qui jouera l’an prochain en Pro D2, la deuxième division nationale. Les Perpignanais se sont inclinés samedi sur la pelouse de Clermont (25-22) et ont terminé la saison régulière à la 13e place, à égalité de points avec Oyonnax. Mais les Catalans sont devancés à la différente particulière. Une relégation cruelle pour un club qui s’est lentement effrité après une période faste.
Une longue descente aux enfers. Sept fois champion de France (le dernier date de 2009, ndlr), finaliste en 2010, Perpignan était l’un des bastions du rugby français, au même titre que Clermont, Toulon ou le Montpellier. Mais, depuis, l’USAP a peu à peu perdu de sa superbe, reculant inéluctablement au classement, et ce malgré un début de saison 2013-2014 encourageant. Avec l'arrivée cette saison du nouveau président François Rivière, en lieu et place de Paul Goze (actuel président de la Ligue nationale de rugby, ndlr) avec une augmentation sensible du budget, tous les rêves étaient pourtant permis.
Mais la saison ne s'est pas déroulée comme prévu. "En octobre-novembre, Perpignan était 4e du Top 14, jouait la H Cup et avait un potentiel énorme avec de nombreux internationaux", analyse le consultant rugby pour Europe 1, Eric Blanc. "Malheureusement pour eux, ils ont raté quelques matches importants de très peu. Mais quand vous chutez au goal-average particulier, on peut remettre en cause pratiquement tout."
Triste première dans l’histoire du club. Et cette relégation restera tristement célèbre puisque en 112 ans d’existence, c’est la première fois que l’USAP jouera en Pro D2 la saison prochaine. Autre symbole, Perpignan descend l’année du centième anniversaire de son premier titre de champion de France, obtenu en 1914. Le président perpignanais François Rivière, qui est le seul à s'être exprimé à l'issue de la rencontre, veut croire à un retour rapide parmi l'élite. "Sur les équipes actuelles du Top 14, sept sont passées par la Pro D2 ces huit dernières années", rappelle-t-il au micro Europe 1. "J’ai dit à mes joueurs : écoutez c’est ainsi, c’est probable que ce soit un mal nécessaire pour l’USAP, ce qui compte c’est de réagir." Rivière a d’ores et déjà annoncé que son club aura le plus gros budget de la Pro D2 la saison prochaine.
Reste à voir si la manne financière sera suffisante, quand le cœur du club ne bat plus. Entre les départs en masse annoncés des internationaux et l’âpreté de la Deuxième division, les Catalans vont devoir se "retrousser les manches" et "aller chercher quatre ou cinq grognards, des combattants" pour tenter de remonter rapidement, estime Eric Blanc. "Mais ce n’est pas la fin du monde, Perpignan peut le faire, c’est une terre de rugby." Mais Lyon peut en parler, remonter en Top 14 n'est pas une mince affaire, même avec des joueurs du calibre de Sébastien Chabal ou Lionel Nallet sur le terrain...
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