Sans surprise, Michel Platini, seul candidat à sa propre succession, a été réélu mardi lors du 35e congrès de l'UEFA président de l'instance européenne. Une réélection "par acclamation" pour l'ancien capitaine de l'équipe de France qui espère profiter de ce nouveau mandat de quatre ans pour insister sur la notion de fair-play financier. Pour l'arbitrage vidéo, il faudra sans doute attendre un nouveau président... Un vote n'aura donc même pas été nécessaire. Si la conquête de l'UEFA il y a quatre ans à Düsseldorf face au président sortant, le Suédois Lennart Johansson, avait réservé son lot de suspense jusqu'au moment du vote, avec une courte victoire 27 voix à 23 en sa faveur, Michel Platini, seul candidat à sa propre succession, n'a cette fois jamais tremblé pour rempiler pour quatre ans à la tête de l'instance européenne. C'est en effet "par acclamation" que l'ancien numéro 10 de l'équipe de France, triple Ballon d'or, a été réélu mardi, "à domicile", puisque le 35e Congrès de l'UEFA se tenait sous les ors du Grand Palais, à Paris. Le matin, Michel Platini avait tout de même respecté le protocole en prononçant son discours de candidature devant ses pairs, un discours dans lequel il a notamment insisté sur une notion qui lui est chère, celle de fair-play financier, destiné à éviter les dérives financières de certains grands clubs continentaux qui ont pour conséquence d'affaiblir sur le front européen les clubs ayant une gestion rigoureuse de leurs comptes. "Permettez-moi de rappeler un seul chiffre: les clubs européens ont accumulé ensemble une perte nette de 1,2 milliard d'euros pour la seule année 2009", a ainsi souligné le natif de Joeuf (Meurthe-et-Moselle), qui compte mettre en oeuvre ses premières mesures destinées à contraindre les clubs à davantage de rigueur dès la fin de la saison. Thiriez prompt à se féliciter... Autant dire qu'en France, où on défend depuis de nombreuses saisons cette idée de fair-play financier, on se réjouit de la réélection de Michel Platini, à l'instar de Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel, qui, mardi en début d'après-midi, a été très prompt à réagir: "La réélection triomphale de Michel Platini est une chance pour le football européen confronté à des enjeux majeurs. C'est aussi une fierté pour le football français. Michel emploie toute son énergie à défendre certaines valeurs et à lutter contre les excès. Comme pour le fair-play financier, où il pourra compter sur notre soutien quand des sanctions devront être prises, le président de l'UEFA sait que nous serons à ses côtés dans le combat qu'il mène avec courage pour l'avenir du football." Au nom de la défense des intérêts des "petits", l'ex-sélectionneur de l'équipe de France a également édicté ses autres axes de travail pour ce nouveau mandat de quatre ans, de la gestion centralisée par l'UEFA des droits télévisés des rencontres de l'Euro 2016 et des éliminatoires en Europe de la Coupe du monde, au refus réitéré de restreindre la Ligue des champions aux grands clubs européens, en passant par la nécessité de protéger les équipes nationales, érigée en priorité. Pas un mot en revanche pour l'arbitrage vidéo, réclamé à grands cris par certains et à propos duquel Michel Platini s'est toujours montré réticent... Réélu jusqu'en 2015, l'ancien joueur de la Juventus pourra ensuite se lancer à l'assaut de la présidence de la Fifa, pour l'ultime défi de la longue carrière d'un homme qui n'en finit pas de collectionner les honneurs...