La photo était presque parfaite : le président de l'UEFA, Michel Platini, remettant le prix de meilleur joueur de l'année en Europe à son compatriote Franck Ribéry, aux côtés de Lionel Messi, quadruple Ballon d'Or en titre. Mais, aux côtés des trois hommes, il manquait quelqu'un, le troisième finaliste de ce trophée : Cristiano Ronaldo, officieusement considéré comme le deuxième meilleur joueur du monde.
Le Portugais avait en effet décidé de ne pas faire le déplacement à Monaco pour disputer un match amical (une mi-temps en fait) sur la pelouse du Deportivo La Corogne, relégué cette saison en deuxième division. Selon la presse espagnole, Platini n'aurait pas apprécié que "CR7" boude "son" trophée, qu'il a remodelé en 2010, et en modifie de facto le résultat puisque le vote des journalistes se faisait en direct. Absent, Ronaldo n'a recueilli que trois voix sur les 53 possibles.
Ronaldo mauvais perdant ?
"Hier, on lui a tous conseillé de compter jusqu'à dix avant de parler, mais il ne va pas tenir très longtemps", aurait déclaré un des conseillers de Platini, cité par le quotidien espagnol Marca. Mais, vendredi, le président de l'UEFA a préféré jouer l'apaisement en conférence de presse. "Je sais qu'il n'est pas venu parce qu'il devait jouer un match avec le Real Madrid à La Corogne", a insisté le président de l'UEFA, dans des propos repris par Marca. "On a dit ici ou là qu'il n'était pas venu parce qu'il savait qu'il n'allait pas gagner, mais la vérité, c'est qu'il avait un engagement professionnel." La vérité, c'est aussi, visiblement, que l'UEFA a fait le forcing pour convaincre l'agent de Ronaldo, Jorge Mendes, de le faire changer d'avis. Platini aurait même eu le président du Real Madrid, Florentino Perez, afin qu'il incite son joueur de faire le déplacement en Principauté.
Homme d'orgueil, Ronaldo n'aurait pas apprécié de laisser échapper le prix l'an dernier au milieu du Barça Andres Iniesta. Et le Portugais garderait également une dent contre Platini, qui n'a pas hésité à l'éreinter à plusieurs reprises dans des interviews, sur le montant de son transfert au Real ou sur son ego surdimensionné. Ainsi, quand Ronaldo s'était plaint d'être la cible de sifflets, Platini avait déclaré : "Federer, lui aussi est beau, bon et riche, mais pour autant, il n'est pas sifflé".
Après l'épisode de jeudi soir, le Barça, par la voix de son directeur sportif Andoni Zubiarreta, n'a pas manqué d'égratigner un peu le rival madrilène. "Ribéry était le favori après la saison remarquable effectuée par le Bayern. Mais ce qui m'a le plus plu, c'est de voir Messi avec ce sourire malgré le fait qu'il ne soit pas récompensé. Ça me plaît que mes joueurs soient là quand ils gagnent mais aussi quand ils ne gagnent pas." A défaut de prix, Ronaldo aura au moins reçu un message...