A l'ombre de son encombrant voisin du FC Barcelone, l'Espanyol mène tranquillement sa barque en Liga, cherchant, en cette fin de saison, à se qualifier pour la Ligue Europa. Sous la houlette de Mauricio Pochettino, entraîneur conforté dans ses fonctions jusqu'en 2014, les Perruches tenteront d'enquiquiner les Blaugrana à l'occasion du derby catalan programmé dimanche dans le cadre de la 35e journée de Liga. Il existe un scénario qui ne serait pas pour déplaire au FC Barcelone ce week-end: celui de voir le Real Madrid s'incliner ou partager les points samedi à l'occasion d'un périlleux déplacement à Séville, avant que les Blaugrana ne disposent de leur voisin de l'Espanyol Barcelone, dimanche au Camp Nou. Des résultats, impossibles après le récital merengue (6-2), qui auraient eu pour conséquence d'officialiser le 21e titre de champion d'Espagne du club entraîné par Josep Guardiola, à trois journées du terme de la saison. Et de repousser un peu plus dans l'ombre celui de Mauricio Pochettino, dont le palmarès n'offre que quatre Coupe du Roi, la dernière conquise en 2006. Habitué à vivre dans l'ombre du Barça depuis sa création, en 1900, l'Espanyol ne semblait pas le moins du monde troublé par cette perspective de nouveau sacre blaugrana. "Ça ne nous inquiète pas que Barcelone puisse gagner un titre, a fait savoir en conférence de presse le technicien argentin, arrivé sur le banc des Perruches en janvier 2009 en remplacement de José Manuel Esnal. Notre souci est l'expression footballistique de notre adversaire. Ce sera un match important pour les deux équipes et s'ils remportent la Liga, ce sera le résultat de toute une saison, et non pas de ce match. On peut rivaliser avec n'importe quelle équipe." Deux prolongations en une saison Huitième de Liga avant cette 35e levée, l'Espanyol ne part pas vaincu dans ce derby de Catalogne alors que la fin de cet exercice 2010-11 pourrait permettre aux partenaires d'Ivan de la Pena d'accrocher l'Europe, malgré un calendrier délicat, Valence, Saragosse et Séville étant au menu des Blanquiazules après le déplacement dominical au Camp Nou. Les joutes continentales dans le viseur sont en tout cas la preuve que l'Espanyol est sur la pente ascendante depuis la nomination de l'ancien défenseur du PSG (2001-2003) et de Bordeaux (2003-2004) au poste d'entraîneur. Après avoir rempli la mission sauvetage qui lui incombait à son arrivée, le Sud-Américain âgé de 39 ans a terminé sa première saison pleine au 11e rang. Ancien pilier défensif du club (1994-2000 puis 2004-2006), le "Sheriff de Murphy" a visiblement séduit sa direction puisque cette dernière lui a offert pas moins de deux prolongations cette saison. Après avoir levé l'option de prolongation d'un an et confié les rênes de l'Espanyol à l'Argentin jusqu'en juin 2012, le 28 septembre dernier, l'exécutif catalan, ravi du projet sportif mis en place par l'ancien pensionnaire du Parc des Princes, basé sur la formation, a fait mieux en trouvant dimanche un accord pour lier son destin à celui du jeune technicien jusqu'en juin 2014. "C'est une fierté que le club me fasse confiance", avait-il indiqué sur le site officiel des pensionnaires de Liga en septembre dernier. Il lui sera bien délicat de la rendre, dimanche, face à un voisin décidément bien envahissant...