C'était il y a moins d'un an. Le 8 avril 2014, Chelsea mettait un terme au parcours européen du PSG grâce à un but inscrit à trois minutes de la fin du temps réglementaire par Demba Ba, lors du quart de finale retour de la Ligue des champions. Le sort a voulu que les deux équipes se retrouvent cette saison dès les huitièmes de finale. Et ce qui n'est pas très rassurant pour Laurent Blanc et ses hommes, c'est que le club londonien paraît plus fort que l'an dernier. Bien plus fort.
L'indiscutable leader de Premier League. Avant cette double confrontation, il y a d'abord la vérité des chiffres. Alors que le PSG ne pointe aujourd'hui qu'au troisième rang de la Ligue 1, certes à un point seulement du leader lyonnais, mais au 3e rang quand même. A l'inverse, Chelsea, seulement 3e de Premier League l'année passée, compte sept longueurs d'avance sur Manchester City en tête du championnat. Mercredi dernier, les Blues ont prouvé qu'ils maîtrisaient encore la victoire sur le fil en marquant à la 89e minute face à Everton (photo). Alors oui, les esprits chagrins - et Laurent Blanc - pourront toujours arguer que les Londoniens, eux, ne sont plus en course dans quatre compétitions puisqu'ils ont été éliminés de la Coupe d'Angleterre (4-2), à domicile, par un club de troisième division et après avoir menés 2-0. Mais la belle maîtrise qu'ils affichent en championnat mais aussi en Ligue des champions, avec la meilleure attaque - Mourinho entraîneur défensif, vous êtes sûrs ? - et la 3e meilleure défense - 3 buts encaissés en 6 matches -, a de quoi effrayer jusqu'aux plus optimistes...
Un effectif renforcé dans toutes les lignes. Fernando Torres, Samuel Eto'o, Demba Ba : telle était l'attaque de Chelsea. Diego Costa, Didier Drogba, Loïc Rémy : voilà celle d'aujourd'hui. En un été, les Blues ont tout changé devant, pour le meilleur. En manque de confiance, l'Espagnol Fernando Torres a laissé sa place à son coéquipier en sélection, Diego Costa, aussi brutal au contact que décisif devant le but. L'ancien joueur de l'Atlético Madrid (photo) en est déjà à 17 réalisations cette saison en championnat. Mais il n'a pas encore marqué en Ligue des champions, à l'inverse de Didier Drogba. Buteur à deux reprises cette saison, l'ancien attaquant de l'OM connaît bien le PSG pour l'avoir tourmentée en 2004, lors de la seule victoire des Blues en terre française, en phase de poules de la Ligue des champions (3-0). Enfin, si le bourreau Ba est parti, le PSG n'y a pas forcément gagné au change avec l'arrivée de la flèche Rémy, capable de faire des différences en fin de match. Mais s'il n'y avait que l'attaque... Chelsea s'est en effet renforcé dans toutes les lignes : Thibaut Courtois est arrivé de l'Atlético Madrid dans les buts, l'ancien Stéphanois Kurt Zouma s'est fait sa place en défense centrale, Cesc Fabregas (ex-Barça) revit dans le rôle du passeur décisif, le Serbe Nemanja Matic est cette fois qualifié et le Colombien Juan Cuadrado est arrivé cet hiver de la Fiorentina (Qui a ajouté : "et en plus David Luiz est parti" ?). Quant à Eden Hazard, le maître à jouer belge, il aura l'esprit libre. Il vient de prolonger son contrat jusqu'en... 2021 !
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La deuxième saison de Mourinho. Deuxième saison complète à Porto : championnat et Ligue des champions. Deuxième saison (de son premier passage) à Chelsea : championnat d'Angleterre. Deuxième saison à l'Inter : championnat d'Italie, Coupe d'Italie et Ligue des champions. Deuxième saison au Real : championnat d'Espagne. Depuis qu'il entraîne, Mourinho a toujours connu des deuxièmes saisons très "spéciales", avec même deux Ligues des champions en porte-étendard. Et si le PSG a peut-être appris de son quart de finale perdu face à Chelsea, Chelsea, lui, a peut-être appris aussi de sa demi-finale perdue face à l'Atlético Madrid (0-0, 1-3), hein.
Un PSG beaucoup moins fringant. Si Chelsea nous paraît aussi fort aujourd'hui, c'est peut-être aussi parce que le PSG, lui, nous paraît amoindri. La saison dernière, le club de la capitale volait en Ligue 1, avait impressionné lors de son huitième de finale face au Bayer Leverkusen (4-0, 2-1) et pouvait compter sur un Zlatan Ibrahimovic de gala. Cette saison, le Suédois, qui avait manqué le match retour sur blessure, est moins performant et c'est tout le PSG qui semble ronronner. Pour ce match aller, Laurent Blanc doit en plus composer avec une infirmerie bien remplie : les forfaits d'Aurier, Cabaye et Lucas ont été confirmés, tandis que Javier Pastore, Thiago Motta et Blaise Matuidi sont incertains. Une chose, elle, n'a pas changé : Edinson Cavani, décisif (dans le mauvais sens du terme) l'an dernier, est toujours aussi maladroit. Alors, condamné, le PSG ? Pas forcément. Car si tant de choses ont changé, pourquoi pas aussi le dénouement...
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