Montpellier a la gueule de bois. Après un titre trop arrosé, le club héraultais n'a pas fini de décuver. Il y a deux mois, le président Louis Nicollin changeait ses cheveux gris contre une teinture bleu-orange. Mais après une troisième défaite (3-1 à Reims) en cinq rencontres de Ligue 1, "Loulou" n'a plus vraiment envie de faire la fête. "On a fait un mauvais départ. Le tout, c'est de ne pas descendre", a-t-il déclaré dans les colonnes de L'Equipe. Penser au maintien et… débuter en Ligue des champions, mardi soir contre Arsenal (20h45), une sacrée galère en perspective…
Une reprise délicate. "C'est le mois d'août qui va nous servir d'élan, cela conditionnera la suite. Il sera temps d'avoir des ambitions à ce moment-là", expliquait le défenseur Henri Bedimo en début de saison. Après cinq journées de Ligue 1, trois défaites (3-1 à Reims, 2-1 à Lorient, 1-0 face à l'OM), un match nul (1-1 contre Toulouse) et une seule victoire (3-1 à Sochaux), Montpellier pointe à la 16e place. Du coup, les ambitions en Ligue des champions, soyons objectifs, elles n'existent plus du tout.
Un groupe compliqué. La seule ambition serait peut-être d'éviter le ridicule. Le milieu de terrain Jamel Saïhi ne l'a d'ailleurs pas caché, lundi en conférence de presse : "c'est important de faire bonne figure, de ne pas être ridicule, même si ce sera une nouvelle expérience pour tous les jeunes du club". Autrement dit, Montpellier ne vise pas la qualif' mais fera tout pour éviter les valises. A commencer par Arsenal que les Héraultais reçoivent mardi soir (20h45) et qui arrive à la Mosson en très grande forme. Après leur succès fleuve (6-1) contre le promu Southampton samedi après-midi, les Gunners font peur. Si on rajoute les deux autres équipes du groupe B (Schalke 04 et l'Olympiakos), Montpellier aurait clairement pu rêver mieux pour sa première participation en Ligue des champions.
Un manque d'expérience. Là aussi, pas besoin de mentir aux spectateurs qui se rendront à la Mosson, mardi soir, Montpellier n'a pas (ou très peu) d'expérience européenne. Vingt joueurs sur les 25 inscrits pour la compétition n'ont jamais disputé en C1. Le plus expérimenté des Montpelliérains est le défenseur Vitorino Hilton, qui totalise à lui seul près de la moitié des 22 participations à l'épreuve au sein de l'effectif héraultais. A titre de comparaison, Arsenal a disputé 157 rencontres de Ligue des champions (488 matchs joués dans la compétition par l'ensemble des joueurs inscrits). Les plus gros fans montpelliérains pourront toujours se raccrocher à la meilleure performance européenne du club, une élimination en quart de finale de la Coupe des Coupes contre Manchester United. Mais c'était déjà il y a 21 ans…
Un calendrier très chargé. Quand on s'appelle le Barça, le Real Madrid, Manchester United, le Milan AC ou même le PSG, qu'on possède un effectif incroyable et un banc de rêve, l'accumulation des compétitions n'est pas si effrayante. Mais quand on s'appelle Montpellier, ce n'est pas vraiment la même histoire… Après avoir vendu Olivier Giroud à Arsenal, le club héraultais n'a pas franchement été très actif sur le marché des transferts. Avec l'arrivée de l'Argentin Emanuel Herrera et celle du défenseur toulousain Daniel Congré, René Girard va devoir prier pour éviter les blessures.
Et des ambitions revues à la baisse. "C'est plus le championnat que la coupe d'Europe qui me préoccupe en ce moment. Avec la défaite à Reims, je ne focalise que sur le match de Saint-Etienne vendredi", reconnaît Laurent Nicollin. Au moins, ça a le mérite d'être clair. Montpellier a des priorités cette saison et la Ligue des champions n'en fait pas partie.